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Fertilisation et travail du sol pour la betterave bio

épandage Azote Ammonitrate 3

L'ITB donne dans cet article ses principales recommandations pour la gestion de la fertilisation et le travail du sol en situation de production de betterave bio.

Fertilisation : répondre aux besoins de la betterave

Les principes généraux de la fertilisation s’appliquent aussi bien en conventionnel qu’en bio. Cependant, les contraintes réglementaires sont plus restrictives et il convient d’adapter les apports en conséquence.
Pour la production biologique, les engrais et amendements du sol sont restreints à la liste définie dans l’annexe 1 du RCE n°889/2008. Il est à noter que les deux coproduits que sont les vinasses et les écumes de sucrerie sont utilisables en agriculture biologique. Depuis le 1er janvier 2021, les effluents issus d’élevage industriels de poulets/poules/porcs, tels que définis dans la directive n°2011/92/UE, sont exclus. Cela concerne les fumiers, et lisiers, mais aussi les produits fertilisants contenant tout ou partie d’effluents (digestats, composts etc.). Les sous-produits animaux (poudres de viande etc.) ne sont pas concernés.

Optimiser la gestion de la fertilisation azotée

Pour les engrais organiques, seule une part de l’azote apporté est disponible pour la culture. Un coefficient d’équivalence (Kéq), correspondant à la part d’azote disponible pour la culture relativement à la même quantité d’azote apportée sous forme d’ammonitrate, caractérise les produits. Il dépend des périodes d’apport de l’engrais et de végétation de la culture. Quelques exemples issus en partie de la publication « Valorisation agronomique des effluents d’élevages » du RMT élevages et environnement sont donnés ci-dessous. La variabilité des teneurs peut être importante sur les produits organiques.

L’apport des produits organiques doit être réfléchi afin d’optimiser la part de l’azote libérée disponible pour la culture suivante, et afin de limiter les pertes d’azote lors de la période hivernale.
Pour les apports d’été/automne, il convient de privilégier des produits organiques à minéralisation lente (fumiers de bovins et porcs, composts de déchets verts etc.), selon la réglementation en vigueur. La quantité d’azote efficace apportée ne doit pas excéder, dans les situations les moins contraignantes, les 70kgN/ha (voir réglementations et référentiels locaux).
A la sortie d’hiver, il est nécessaire de réaliser un bilan azoté, établi sur la base d’un reliquat, mesuré sur chaque parcelle. L’utilisation de l’outil Azofert®  permet de le calculer de façon dynamique et de déterminer la bonne dose d’azote à apporter au printemps. Il permet notamment d’estimer plus finement la part de l’azote déjà minéralisée des amendements apportés à l’été/automne. Le conseil indiquant une quantité d’azote minérale à apporter, il faudra alors tenir compte des coefficients d’équivalence pour des apports de printemps, tel que mentionné précédemment, pour le traduire en quantité d’engrais organique à apporter. Pour les apports de printemps, il est nécessaire de privilégier les engrais à minéralisation rapide, afin d’éviter une minéralisation d'azote tardive conséquente susceptible de dégrader le rendement. Il est conseillé de les apporter avant le travail de préparation du sol pour limiter la volatilisation.

Limiter les pertes azotées

Du fait d’apports organiques récurrents, les systèmes de production en agriculture biologique sont susceptibles de connaitre une forte minéralisation automnale, et donc des pertes importantes de nitrates lors de la période de drainage. La réussite du couvert d’interculture est donc primordiale pour préserver une ressource en azote, chère en agriculture biologique. L’outil « Choix des couverts », développé par Arvalis – Institut du végétal avec l'appui de l'ITB, vous donne les clés pour bien choisir son couvert d’interculture, selon le contexte agronomique et les caractéristiques recherchées.
L’emploi de certains engrais avec des teneurs élevées en azote ammoniacale, assez fréquents en agriculture biologique, peut entrainer des pertes par volatilisation ammoniacale conséquentes. Celles-ci sont favorisées dans des sols à pH élevé, dans des conditions venteuses et/ou de températures douces. Un enfouissement des apports dans les heures qui suivent l’épandage est donc conseillé.

Assurer une fourniture suffisante en phosphore, potassium et magnésie

Comme pour la production conventionnelle, il conviendra de maintenir des teneurs en phosphorepotassium, et magnésie suffisantes pour permettre un bon prélèvement par la betterave. Cette dernière étant exigeante vis-à-vis de ces éléments, il faudra être prudent sur les valeurs des teneurs dans les assolements n’ayant jamais reçu de betteraves auparavant. Le potentiel de production plus faible en bio, conduira tout de même à des exportations plus faibles en ces éléments, et donc à des apports moindres :

Exports P, K, Mg

Dans la majorité des produits organiques, le potassium et le magnésium sont présents sous forme soluble. Ainsi leur biodisponibilité pour la betterave est quasiment équivalente à des apports de chlorure de potassium ou de sulfate de magnésium. A titre d’exemple, un apport de 3t/ha de vinasses permet de couvrir les exportations de potassium et magnésie des betteraves.
Pour le phosphore, il est plus ou moins biodisponible selon les engrais apportés. Les coefficients d’équivalence Kéq, calculés par rapport à des apports de même quantité de P2O5 sous forme Super45 ont été déterminés. Quelques exemples sont donnés ci-dessous :

Sans pour autant définir un Kéq pour les écumes de sucrerie, plusieurs publications convergent pour dire que la disponibilité du phosphore apporté est bonne à partir du moment où celles-ci sont bien incorporées et se délitent.

Éviter les carences en bore

Les recommandations pour la fertilisation en bore sont identiques au conventionnel. Les produits classiquement utilisés en betterave sont pour la plupart utilisables en agriculture biologique.

Travail du sol : se mettre dans de bonnes conditions pour le semis

Travail du sol profond

La conduite d’un itinéraire de la betterave en technique culturale simplifiée est possible, mais peut être très délicate : l’ITB donne dans cet article  ses principaux conseils pour le mener à bien. Cependant, dans le cas de la production de betterave bio, le recours au labour reste un levier quasiment indispensable pour la gestion du salissement à l’interculture, et notamment des vivaces.

Préparation de sol

L’ITB donne dans cet article  ses principaux conseils pour réaliser une bonne préparation de sol, que ce soit en production conventionnelle, ou en production biologique. Sa réussite est nécessaire pour l’obtention d’une levée rapide et homogène des betteraves, et donc pour permettre la réalisation d’interventions de désherbage mécanique précoces. Un bon nivellement est aussi indispensable pour permettre un travail de qualité, et homogène, des outils de désherbage mécanique.
La production biologique peut se distinguer en revanche de la production conventionnelle, par le nombre de passages de préparation de sol réalisés. En effet, la réalisation de faux-semis présente un intérêt vis-à-vis de la réduction des populations d’adventices. Ces opérations doivent être réalisées avec les outils couramment employés pour la préparation de sol, avec des organes de ré-appui pour limiter l’assèchement du lit de semences, et provoquer de nouvelles levées d’adventices. Des passages de herse étrille, permettant un meilleur débit de chantier, peuvent potentiellement être réalisés dans des situations bien précises où des pluies sont prévues dans les jours qui suivent. Dans tous les cas, l’opération précédant le semis, devra être réalisée avec les outils classiques de préparation du lit de semences. Même avec ces précautions, l’assèchement du lit de semences reste possible. Dans ce cas, au moment du semis, utiliser les chasses mottes pour évacuer l'excès de terre sèche, placer la graine dans la fraîcheur et recouvrir de 2,5 cm de terre fine.

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Agrément conseil de l’ITB à l’utilisation des produits phytosanitaires n° 7500002.
Le portail EcophytoPIC recense les techniques alternatives à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.


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