Azofert®, un modèle dynamique pour estimer au mieux le besoin de la betterave
Le logiciel Azofert®, développé par le LDAR, l’INRAE et l’ITB, applique de façon dynamique la méthode du bilan. Grâce aux renseignements fournis par le betteravier dans la fiche agronomique, il estime la fourniture d’azote du sol et des précédents qu’il confronte à un besoin forfaitaire fixé à 220u/ha + 15 à 30 kgN/ha de reliquat post-récolte : la différence des deux donne la dose d’azote à apporter.
Le logiciel Azofert® est aujourd'hui majoritairement utilisé pour le conseil de dose d'azote pour la betterave sucrière. Il a reçu la labellisation Comifer en 2019. L'ITB a validé le logiciel sur la base de résultats d'essais de fertilisation azotée en toutes régions et contextes.
La qualité du conseil prodiguée par Azofert® est très dépendante de la fiabilité des informations indiquées sur la fiche de renseignements. Il est fortement recommandé de réaliser une analyse de sol physico-chimique pour remplir la section dédiée aux caractéristiques du sol. Dans le cas où des apports organiques seraient réalisés, il est aussi recommandé de les analyser pour bien estimer les teneurs en éléments nutritifs : la forte variabilité des teneurs pour les produits résiduaires organiques peut conduire à des erreurs importantes. Il est estimé que des mauvaises informations indiquées pour ces deux postes peuvent conduire à des erreurs d’environ 10 à 30 kgN/ha sur le bilan azoté.
Une méthode qui repose sur un reliquat sortie hiver
Une des données d’entrée de la méthode du bilan est la valeur du reliquat azoté à la sortie de l’hiver. A l’exception des sols superficiels limitant la profondeur d’enracinement, celui-ci doit être réalisé à la parcelle, sur trois horizons, en prenant soin de ne pas les mélanger entre eux : 0-30, 30-60 et 60-90cm. Dans le cas où seuls deux horizons sont indiqués, les simulations seront réalisées uniquement sur ceux-ci, et il pourra s’en suivre une majoration injustifiée de la lixiviation de l’azote. Cette majoration, cumulée à la non prise en compte de l’azote présent dans le 3ème horizon, peut conduire à une surestimation de la dose conseillée pouvant atteindre jusqu’à 30 kgN/ha environ.
Concernant les prélèvements, douze carottages doivent être idéalement réalisés en forme de cercle pour capter l’hétérogénéité au sein de la parcelle. Dans le cas d’une grande parcelle (> 10 ha) avec des zones hétérogènes clairement identifiées, il est conseillé démultiplier les prélèvements dans chaque zone.