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Le PNRI-C en bref

Le Plan National de Recherche et Innovation Consolidé vise à poursuivre d’ici fin 2026 les recherches de solutions de lutte contre les pucerons et la jaunisse de la betterave sucrière.

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En 2020, la France a été confrontée à des infestations inédites de jaunisses sur betteraves. Au final, près de 30 % du rendement a été impacté.

La population de pucerons verts (Myzus percisae), principal vecteur de ces virus, était depuis 1993 et jusqu'à 2018 gérée par l'utilisation de néonicotinoïdes (NNI) en enrobage de semences. Les insecticides utilisés en remplacement de ces produits n'ont pas permis de contrôler suffisamment les populations de pucerons sur l’ensemble du territoire en 2020 :

  • Flonicamide et spirotétramate (utilisé sur dérogation) : ces substances ont une rémanence trop courte pour réguler une dynamique exceptionnelle de pucerons verts telle qu'en 2020 et ils ne constituent pas de solution durable.
  • Lambda-cyhalothrine et pirimicarbe : Myzus percisae est désormais résistant aux produits à base de ces molécules.

Malgré des efforts de recherche importants (ex. projets ABCD-B, EXTRAPOLMoCoRiBaAKER...) aucune solution chimique ou non chimique se rapprochant en efficacité des traitements chimiques à base de NNI n'a été identifiée.

Face au risque de voir péricliter la filière betteravière, le gouvernement a lancé un important plan de recherche et innovation : le Plan National de Recherche et Innovation (PNRI) "vers des solutions opérationnelles contre la jaunisse de la betterave sucrière".

Fin 2023, le gouvernement a décidé de prolonger le plan de recherche avec un PNRI-C (consolidé) pour 3 années supplémentaires (2024-2026), ayant pour objectifs de :

  • consolider les connaissances acquises sur la période 2020-2023.
  • réaliser de nouvelles recherches nécessaires pour finaliser l'opérationnalisation des solutions à proposer aux planteurs pour protéger les cultures de betteraves contre les jaunisses virales.

Le PNRI-C vise à renforcer les efforts de recherche et d’innovation autour de 4 grands axes : 

 1/ Amélioration de la compréhension de la situation sanitaire

L'objectif de cet axe est d'améliorer la compréhension des processus en jeu, afin de suivre en temps réel et d’anticiper les risques de pression puceron/virus au cours de l’année suivante.
Il permettra aussi de limiter l’accès aux réservoirs de virus pour les pucerons et à terme d'élaborer de nouvelles stratégies de lutte contre la jaunisse.

  • Suivre et anticiper la pression en pucerons et en jaunisse
  • Mieux connaître la maladie de la jaunisse virale :
    • analyser les conditions favorables aux développements des maladies afin à terme de pouvoir anticiper leur évolution,
    • identifier les réservoirs de virus,
    • identifier le répertoire viral complet des virus de la betterave.
  • Développer de nouveaux outils de détection des virus pour améliorer l'épidémiosurveillance et faciliter les travaux de recherche futurs

 

 2/ Identification et démonstration des solutions à l’échelle de la culture

Cet axe vise à poursuivre les essais engagés, en collaboration avec des entreprises phytosanitaires, pour identifier d’éventuels nouveaux traitements (notamment produits de biocontrôle) et à améliorer la compréhension du comportement des plantes (capacité génétique des variétés à résister ou tolérer la présence des différents virus et effets des modifications de la conduite culturale).

  •  Protection des cultures, biocides et biocontrôle :
    • poursuivre les expérimentations pour comprendre ce qui a fonctionné ou non en 2019 et 2020,
    • élargir les tests à des produits autorisés sur d’autres cultures pour envisager des extensions d’AMM,
    • tester des stimulateurs de défense afin de limiter le développement de l’infection virale et ainsi réduire la propagation du virus par les vecteurs,
    • tester des molécules pour inhiber la colonisation des plantes par les pucerons (dans le but de bloquer l’acquisition et/ou l’inoculation des virus).
  • Comportement des plantes en culture :
    • identifier de nouvelles sources de résistance,
    • explorer de nouvelles modalités de la réponse des variétés aux virus, notamment en lien avec de possibles processus de prémunition, comparables à des mécanismes de "vaccination",
    • identifier des réponses spécifiques de la betterave aux pucerons, permettant de réduire l’appétence du puceron pour des variétés de betterave,
    • identifier l'impact de pratiques culturales sur la pression de pucerons et de virus. 

 3/ Identification et démonstration des solutions de régulation à l’échelle de l’environnement des plantes, des cultures et des paysages

L'axe 3 du PNRI-C consiste à intégrer la réflexion agroécologique dans les solutions étudiées. Il s'agit d'étudier les facteurs limitant l'arrivée de pucerons, les pertes de rendement et maximisant les régulations :

  • identifier et tester les espèces végétales ayant un effet répulsif afin de réduire l’attractivité des cultures de betterave vis-à-vis du puceron vert (COV - Composés organiques volatils), 
  • augmenter la capacité de régulation en proximité des cultures (implantation de cultures hébergeant une population forte d’auxiliaire, travail sur les espèces, leur implantation, lachers d'auxiliaires et leviers pour favoriser l’implantation de ces auxiliaires),
  • valider le potentiel de l’enfouissement avant semis d’un couvert de graminées riches en endophyte de type Neotyphodium uncinatum, permettant la production de 2 alcaloïdes, la loline et la péramine,
  • modéliser des scénarios de gestion paysagère sur le pathosystème puceron-betterave-auxillaires. 

 4/ Transition vers un modèle économique durable 

Le dernier axe du PNRI-C est transversal : il a pour but d'évaluer les incidences économiques des évolutions techniques issues des voies explorées. Il s'agit de définir les conditions d’acceptabilité et de performance d’une solution, ou d’un ensemble de solutions, au regard non seulement de son efficacité technique mais aussi de son efficacité économique, notamment au niveau de l'emploi à l’échelle de l’ensemble de la filière. Il s'agit d'évaluer la durabilité des modèles étudiés : prise en compte des conditions de rémunération des agriculteurs, des démarches assurantielleset des modalités de soutien de la future PAC.

L’INRAE assure la responsabilité scientifique du PNRI-C et l’ITB, la gestion fonctionnelle. 

La gouvernance du PNRI-C est assurée par :

  • Un comité de coordination technique : responsable de la gestion et de l’exécution des axes du PNRI-C. Il est présidé par INRAE, en qualité de responsable scientifique du PNRI-C et co-présidé par l’ITB, en qualité de gestionnaire fonctionnel. Il comprend des représentants des différents organismes ou entreprises impliqués dans la mise en œuvre des actions techniques, le directeur technique de l’interprofession betterave-sucre (AIBS), et des représentants des ministères en charge de l’agriculture et de l’écologie.
  • Un comité scientifique et de suivi : qui analyse les actions proposées dans le cadre du PNRI-C et évalue les résultats des actions mises en œuvre. Il peut proposer des adaptations au comité de coordination technique. Le Comité Scientifique et de suivi est présidé par INRAE et est composé d’experts couvrant toutes les disciplines du Plan (génétique, agronomie, écophysiologie, économie, sciences économiques et sociales…). Il partage toutes les données et informations produites avec le Délégué interministériel à la filière betterave-sucre, le comité de suivi ministériel du plan de soutien gouvernemental, ainsi que toute autre instance chargée du suivi de l’application de la dérogation d’usage des NNI.

Le PNRI a constitué un effort de recherche sans précédent. A ce plan était associé un financement public de 7 millions d’euros sur 3 ans. Le montant global associé à ces travaux atteint plus de 20 M€ avec les co-financements INRAE, ITB et des semenciers. Le PNRI représentait une vingtaine de projets regroupant une trentaine d'acteurs publics et privés. Environ 200 chercheurs, ingénieurs et techniciens sont mobilisés pour ces travaux.

Le PNRI-C prend la suite du PNRI avec un budget de 4 millions d'euros sur 3 ans. Les financements sont à la fois publics (gouvernement) et privés (ITB, INRAE, partenaires des projets). Au total, 5 projets ont été retenus pour poursuivre les travaux de recherche de lutte contre la jaunisse, impliquant une quinzaine de partenaires et d'acteurs.  

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Agrément conseil de l’ITB à l’utilisation des produits phytosanitaires n° 7500002.
Le portail EcophytoPIC recense les techniques alternatives à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.


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