La betterave sucrière absorbe environ 90 kgSO3/ha lors de son cycle. Dans beaucoup de situations, la minéralisation automnale et sous la culture, ainsi que la restitution du soufre issu des couverts d’interculture, en particulier des crucifères, suffisent à répondre aux besoins de la betterave. Les apports qui peuvent être faits sur d’autres cultures de la rotation, sous forme de solution azotée soufrée par exemple, contribuent à maintenir un potentiel de minéralisation dans les parcelles.
Cependant, des apports peuvent être utiles dans certaines situations particulières. Dans le cas de sols filtrants et/ou superficiels, avec une période automnale et/ou hivernale pluvieuse (pluviométrie > 300 mm entre le 01/10 et 01/03), et sans apports sur le précédent et à l’interculture, des apports à hauteur de 30 kg SO3/ha environ peuvent être considérés.
Ces quantités peuvent être déjà couvertes grâce à des apports de magnésie ou de potassium sous forme de sulfate. Les amendements organiques sont aussi une source de soufre intéressante.
Dans des sols intermédiaires, le risque de carence sur betterave sucrière est beaucoup plus faible, et il est quasiment nul dans des sols profonds. En cas d’apparition de symptômes en cours de végétation, souvent très fugaces, des corrections peuvent être réalisées.
Les symptômes d’une carence s’extériorisent généralement par une décoloration uniforme, comme indiquée sur la photographie ci-dessous. Le diagnostic peut être confirmé avec une analyse des jeunes feuilles (limbes + pétioles) : la teneur pour une betterave sucrière carencée est inférieure à 3 ‰, et associée souvent à un ratio N/S inférieur à 20.