Une intervention de l'ITB a détaillé la biologie de la maladie. La cercosporiose est une maladie fongique qui se développe avec des cycles répétés de contamination et de dissémination. Ces dernières années, la maladie a progressé dans les régions ouest et nord de la France. Aucune région n'est aujourd'hui épargnée. La maladie peut également être plus forte en intensité comme en 2018. Parallèlement à cette progression, les moyens chimiques sont en diminution avec la disparition de molécules comme l'époxiconazole, le fenpropimorphe, le cyproconazole ou le propiconazole. La filière betterave française demande une dérogation pour un produit à base de cuivre chaque année depuis 2017.
Les résultats du projet Recife ont été exposés par INRAE. Ce projet réalisé en collaboration entre l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) et l'ITB avait pour objectif de réaliser un état des lieux des résistances à plusieurs modes d’action. Pour cela, l’ITB a réalisé 144 prélèvements sur l’ensemble des différentes régions betteravières françaises en 2019 et 2020. Le projet a permis de déterminer les doses discriminantes (concentration à laquelle les souches sensibles sont inhibées) pour les différentes molécules. Des cartographies de résistance ont ainsi pu être réalisées. Ces cartes ne montrent pas de distinction géographique des niveaux de résistance. La résistance aux strobilurines est généralisée et intense. Concernant les triazoles, la résistance est également généralisée (pas de souches sensibles détectées) mais le niveau de résistance peut varier selon l'historique des parcelles. Lorsqu’un mode d’action est utilisé chaque année et plusieurs fois dans la même parcelle, le risque d’augmenter la proportion d’individus résistants est fort.
Le monitoring réalisé par Adama a confirmé la présence de résistance des souches de cercosporiose au difénoconazole. Comme dans le cadre du projet Récife, aucune résistance n'a été détectée par rapport à la fenpropidine. Ce webinaire a également souligné la nécessité de traiter au bon moment avec la dose efficace de fongicide.
La société SES Vanderhave a ensuite mentionné l'importance de la tolérance variétale comme moyen de lutte contre la cercosporiose. La recherche de variétés de plus en plus tolérantes est devenue une des priorités des sélectionneurs, et le niveau de tolérance a très fortement progressé au cours des dernières années.
Ce webinaire a été organisé par Terre-net en partenariat avec Adama et avec la participation de SES Vanderhave, INRAE et l'ITB.
