Mise en oeuvre des traitements
Choisir les produits
Il est préférable de choisir les produits qui ont été testés et référencés par l’ITB et d'appliquer les doses recommandées, doses toujours rapportées à l’hectare traité.
Définir un volume de bouillie
Un volume de 80 à 150 l/ha assure une bonne qualité de désherbage.
Des traitements à volumes réduits, inférieurs à 80 l/ha sont possibles, mais ils demandent une grande technicité : entretien du pulvérisateur, choix des buses, de la pression, des conditions d’application.
Respecter de bonnes conditions de traitement
Pour des traitements de printemps il est fortement recommandé de traiter le matin avec bonne hygrométrie (au moins 60 % d’humidité), en l'absence de vent. Pour des traitements d’été, il faudra surtout éviter les traitements par forte chaleur, sur feuillage flétri.
Choisir et entretenir les buses du pulvérisateur
La buse est l’élément essentiel du pulvérisateur. Le choix du type de buse, de son diamètre et son entretien vont influer fortement sur la qualité de la pulvérisation. Le choix portera sur des buses à fente, ou, pour limiter la dérive, sur des buses à pastille de calibrage.
Les buses à injection d’air sont à réserver aux situations plus exposées au phénomène de dérive. Dans ce cas, le volume d’eau sera au minimum de 150 l/ha pour obtenir un nombre d’impacts minimum, garantie d’une bonne efficacité des herbicides de contact.
L’entretien et la surveillance de l’état des buses conditionnent pour une part importante la réussite des traitements.
Ne pas hésiter à changer une buse qui présente une irrégularité de pulvérisation.
Entretien général du pulvérisateur
Le pulvérisateur doit être maintenu en bon état, avec une révision annuelle et un contrôle de la qualité de pulvérisation. En particulier, la vérification de l’état des filtres depuis la pompe d’aspiration jusqu’aux buses doit être faite régulièrement.
Contrôler la qualité de pulvérisation
L’utilisation de papier hydrosensible permet de visualiser la qualité de la pulvérisation, nombre d’impacts, taille, régularité... Ces points sont primordiaux pour la réussite notamment des traitements herbicides.
Préparer les passages du pulvérisateur
La pulvérisation doit être effectuée en suivant les rangs et de préférence avec des roues larges pour éviter les ornières et ne pas pénaliser la qualité de la récolte.
Il est possible de prévoir des rangs non semés, ce qui évite le jalonnage, et représente aussi une économie de semence des rangs qui auraient de toute façon été roulés.
Bien nettoyer le pulvérisateur après traitement
Nettoyage et rinçage du pulvérisateur seront effectués avec les produits adaptés dès la fin de la pulvérisation. Un soin tout particulier doit être apporté au nettoyage des filtres et de l’incorporateur, précaution indispensable après un désherbage sur une autre culture.
Respect de la réglementation
Dispositions obligatoires à l’exploitation
L'exploitation doit disposer d’un local fermé à clé, et ventilé, dédié au stockage des produits phytosanitaires.
Lors de la préparation des bouillies, éviter tout débordement de la cuve et tout risque de retour vers le circuit d’alimentation.
Par ailleurs, les emballages vides doivent être rincés, stockés dans un endroit dédié, et éliminés par les circuits appropriés (ADIVALOR).
Un bon rangement du local de stockage des produits est une mesure saine pour éviter les confusions de produits et les erreurs de traitements.
Modalités d'intervention obligatoires au champ
Il est obligatoire de laisser près des points d’eau et des cours d’eau une Zone Non Traitée (ZNT) de 5 m minimum ou plus selon les indications mentionnées sur l’étiquette du produit.
Des distances minimales (Distance Sécurité Riverains (DSR)) entre les zones d’épandage des produits phytosanitaires et les zones d’habitation ont été instaurées.Les distances de sécurité figurant le cas échéant dans les autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques prévalent sur les distances de sécurité générales prévues par l’arrêté.
Distances de sécurité prévues par l’arrêté du 27 décembre 2019 :
En dehors des produits exemptés, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques doit s’effectuer en respectant les distances de sécurité suivantes :
- lorsque le produit contient une substance préoccupante : 20 mètres incompressibles ;
- pour les autres produits :
- 10 mètres pour l’arboriculture, la viticulture, les arbres et arbustes, la forêt, les petits fruits et cultures ornementales de plus de 50 centimètres de hauteur, les bananiers et le houblon ;
- 5 mètres pour les autres cultures.
Produits exemptés des distances de sécurité de l’arrêté du 27 décembre 2019 :
- produits figurant sur la liste des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle établie par le ministre chargé de l’Agriculture et publiée au BO agri
- produits utilisables en Agriculture Biologique
- produits composés d’une substance de base. Ce ne sont pas des produits phytopharmaceutiques nécessitant une AMM, et il n’existe pas de liste exhaustive de ces produits. Cependant, les substances de base approuvées ainsi que leurs utilisations possibles sont répertoriées sur le site de l'ITAB
Le traitement n'est autorisé que si le vent est inférieur ou égal à l’indice 3 Beaufort = petite brise, correspondant au conditions : « les drapeaux légers se déploient, les feuilles et les rameaux sont sans cesse agités ».
Règles obligatoires après traitement
Une nouvelle entrée dans le champ doit respecter les délais de rentrée (consulter les étiquettes des produits).
En fin de traitement, le fond de cuve doit être dilué de 5 fois son volume pour pouvoir l’épandre sur la parcelle venant d’être traitée. La vidange directe du fond de cuve est possible au champ si un rinçage au champ a déjà été effectué et s’il est dilué au moins au 1/100 de la concentration initiale.
Si cette gestion au champ n’est pas possible, les effluents phytosanitaires seront stockés à l’exploitation et traités selon l’un des procédés agréés, "Biobed" par exemple.