Le travail méthodologique a été réalisé par Inrae IJPB (Institut Jean-Pierre Bourgin - Sciences du Végétal), puis les protocoles ont été transférés à l’ITB pour conduire des expérimentations en routine sous serre, que ce soit pour évaluer la sensibilité de variétés, l’efficacité de produits fongicides ou l’effet de conditions culturales.
Pathogénicité sur plantes
Des spores sont pulvérisées sur les feuilles, puis les plantes sont ensachées quelques heures pour maintenir des conditions d’humidité favorables au développement du champignon. Les symptômes sont observés 3 semaines après inoculation. À cette date, le champignon a déjà colonisé l’intérieur des feuilles et a commencé sa production de toxines qui conduisent à l’apparition des nécroses.
Les résultats montrent qu’il existe une forte variabilité de pouvoir pathogène parmi les souches de C. beticola. En illustration, les photos ci-dessous montrent les symptômes pour 2 souches différentes.
Feuilles de betteraves 3 semaines après inoculation. A et B représentent 2 souches d’agressivité différente
Dosage de cercosporine
La cercosporine est une toxine émise par le champignon C. beticola participant à la formation des nécroses sur la feuille. La courte durée de croissance nécessaire pour réaliser le dosage de cercosporine permettrait de cribler les souches plus rapidement qu’un test de pathogénicité sur plante. Les 100 souches de la collection de référence ont donc été analysées.
Les résultats montrent une forte variabilité de la teneur en cercosporine au sein des 100 souches. Une petite partie présente des valeurs très élevées (3 fois supérieures à la dose moyenne).
Concentration en cercosporine (mg/L) d’un panel de souches de C. beticola
Relation entre dosage de cercosporine et symptômes
Des souches de champignon présentant des niveaux de cercosporine contrastés ont été pulvérisées sur plantes afin de valider la pertinence de cet indicateur de virulence.
Les résultats montrent une corrélation positive entre la production de cercosporine et la quantité de symptômes observés sur feuilles. La moitié de la variabilité dans le nombre de lésions par feuille s’explique par la teneur en cercosporine des souches. Cette précision est néanmoins insuffisante pour en faire un indicateur utilisable en routine. Le dosage de beticoline, autre toxine potentiellement impliquée dans la pathogénicité des souches pourrait être étudiée pour compléter l’analyse.
Le projet SUGAR, coordonné par l’ITB a bénéficié de la contribution financière du compte d’affectation spéciale de développement agricole et rural CasDar du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.