Quel est le rôle de l’ITB auprès de l’enseignement agricole ?
Fabienne Maupas : Le lien entre l’ITB et l’enseignement agricole est ancien, mais il s’est considérablement renforcé ces dernières années, avec le PNRI. Notre rôle est double : d’une part, diffuser les connaissances techniques actualisées issues de la recherche appliquée, et d’autre part, sensibiliser les futurs professionnels aux enjeux spécifiques de la culture betteravière, en particulier dans le contexte de la transition agroécologique.
Concrètement, quelles actions l’ITB mène dans les établissements agricoles ?
Nous intervenons régulièrement dans les lycées agricoles. Dans le cadre du PNRI, nous avons par exemple co-construit des supports techniques à destination des enseignants, mis en place des expérimentations avec les élèves ou organisé des visites des FPE des lycées partenaires. Cela permet de mettre les élèves en contact direct avec les innovations testées sur le terrain, comme les solutions alternatives de gestion de la jaunisse virale. 4 lycées agricoles sont aujourd’hui impliqués avec nous dans le PNRI.
Est-ce que ces actions concernent uniquement les lycées agricoles ?
Non, nous avons également un lien étroit avec les établissements d’enseignement supérieur agronomique. Nos ingénieurs sont ponctuellement sollicités pour couvrir certaines thématiques comme récemment la prophylaxie à Vetagro Sup ou sur le sujet des nouvelles technologies à Bordeaux Sciences Agro. Une intervention a également lieu chaque année auprès d’élève d’AgroParisTech pour présenter notre travail dans Syppre. Nous apportons un éclairage technique et concret sur les problématiques de terrain rencontrées par les producteurs. Et nous accueillons régulièrement des étudiants en stage ou en apprentissage. C’est important de contribuer à la formation des ingénieurs de demain. Cette année, nous avons choisi comme nouvelle présidente du conseil scientifique de l’ITB la directrice R&D chez UniLaSalle, pour renforcer notre collaboration.
Pourquoi est-ce stratégique pour l’ITB de s’impliquer dans la formation initiale ?
C’est un levier essentiel pour assurer la transmission des savoirs, mais aussi pour préparer l’avenir de la filière. Les agriculteurs, techniciens ou conseillers agricoles que nous formons aujourd’hui seront les acteurs de la transition de demain. En intervenant dans les écoles, nous nous assurons que les futurs professionnels aient une compréhension fine de la culture de la betterave et de ses enjeux.
Comment les établissements accueillent-ils ces collaborations ?
De manière très positive. Les enseignants apprécient le lien avec le terrain et l’actualisation des contenus. Les élèves, eux, sont souvent intéressés par la dimension très concrète de nos interventions, qui illustrent les enjeux de la production végétale en conditions réelles. Nous observons également un intérêt croissant pour les thématiques de recherche appliquée, ce qui nous pousse à intégrer davantage d’éléments issus de nos essais dans les contenus pédagogiques.
Un mot de conclusion ?
L’implication de l’ITB dans l’enseignement agricole s’inscrit dans une logique de filière : accompagner les évolutions, partager les connaissances et former les futurs acteurs d’une agriculture résiliente. Le PNRI a donné une nouvelle impulsion à ce partenariat, mais notre engagement est pérenne et s’inscrit dans une vision à long terme du développement des compétences dans la filière betterave.
