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Retour sur le comité technique Ile-de-France / Yonne 2025

ITB Ile-de-France / Yonne ·

La réunion annuelle de l’ITB Île-de-France / Yonne s’est tenue le vendredi 19 décembre, à Mormant. Retrouvez l’ensemble des présentations.

Retour sur les rendements de 2025

La région Île-de-France, Yonne, avec 85 t/ha de moyenne, atteint un rendement satisfaisant. Ce rendement cache toutefois des écarts importants, variant de 40 à 115 t/ha. Les faibles rendements s’expliquent par des semis tardifs d’avril dans des sols hydromorphes, où les fortes précipitations de l’automne 2024 ont retardé les interventions et dégradé la structure. Ils s’expliquent également par une présence marquée de jaunisse dans 18 % des parcelles. L’hétérogénéité des précipitations estivales constitue aussi un facteur explicatif des écarts de productivité. Il n’est pas rare de constater des différences de rendement de 20 tonnes par hectare, dues simplement à la présence ou non d’orages en juillet et août. Les rares irrigants ayant pu pratiquer des irrigations d’opportunité ont obtenu des résultats intéressants.


Qualité du désherbage

La qualité du désherbage en 2025, conforme à la moyenne sur cinq ans, montre que dans 80 % des situations, le désherbage est parfaitement maîtrisé. Pour les 20 % de parcelles insuffisamment désherbées, les adventices les plus représentées sont les chénopodes, les chardons et les graminées.

En 2026, dans les situations satisfaisantes, il convient de poursuivre avec les herbicides conventionnels en veillant à réaliser trois passages à intervalles réguliers. Ce n’est qu’après le stade six feuilles, et jusqu’à 70 % de couverture du sol, que le binage peut être envisagé, si la météo le permet. Dans le cas contraire, il ne faut pas s’interdire un quatrième et dernier passage, au plus tard à 70 % de fermeture du rang, afin de s’assurer d’une efficacité finale correcte.

Pour les situations d’échec ayant pour origine un stock semencier important d’ombellifères, de betteraves montées à graines ou un manque de disponibilité pour effectuer plusieurs passages, la technique Smart constitue une alternative. Elle nécessite néanmoins une certaine technicité : il s’agit d’intervenir au minimum deux fois, en associant à chaque passage le Conviso® One à 0,5 l/ha, avec un ou plusieurs partenaires, en veillant à intervenir sur des chénopodes au stade deux feuilles vraies maximum. L’objectif est d’obtenir une efficacité finale la plus complète possible.

En présence de graminées résistantes ou de vivaces telles que les chardons communs, ces situations devront être gérées avec des herbicides spécifiques, comme c’est déjà le cas. Enfin, afin d’assurer la durabilité de cette technique, les montées à graines des variétés Smart doivent être éliminées systématiquement.


Situation jaunisse

Afin d’assurer une prophylaxie contre la jaunisse la plus efficace possible, le réseau d’épidémiosurveillance est déployé dans l’ensemble de la région dès le semis. Les premières observations de pucerons verts (Myzus persicae) ont débuté le 14 avril et ont augmenté progressivement jusqu’au 1ᵉʳ juin sur l’ensemble des sites. L’année 2025 se caractérise par une présence régulière et importante, de mai à début juin, de pucerons noirs (Aphis fabae).

Ces observations régulières d’aptères verts dans les parcelles du réseau BSV ont permis l’envoi de trois messages d’alerte, entre le 24 avril et le 21 mai. Puis un dernier, daté du 1ᵉʳ juin, ne concernait que les parcelles n’ayant pas atteint le stade de couverture du sol et présentant une présence significative de petites colonies de pucerons noirs.

Dans le réseau BSV, la jaunisse est très présente en comparaison à 2024. Dans les parcelles d’agriculteurs, les symptômes, apparaissant en juillet et se développant en août impactent 18 % des parcelles. Après analyse de ces situations, la mauvaise qualité d’implantation et une couverture du sol atteinte après le 1ᵉʳ juin expliquent cette présence marquée de jaunisse.

L’expérimentation menée à l’échelle régionale, associant le semis d’une plante compagne et un dispositif variétal avec ou sans traitement aphicide, montre que les solutions testées retardent l’apparition des symptômes et minimisent la perte de rendement liée à la jaunisse dans les conditions de 2025.


Gestion de la cercosporiose

Les températures élevées de juin retardent l’apparition des symptômes, tandis que les températures nocturnes basses de septembre limitent le développement tardif. Le bon contrôle de la maladie permet une progression significative du rendement à l’automne, ce qui n’était plus le cas ces dernières années.

Bien que la météo de 2025 ait été plus favorable, l’utilisation de l’Airone SC (cuivre), en complément des meilleures triazoles, reste indispensable pour un contrôle efficace de la maladie, ainsi que l’utilisation de variétés très résistantes pour les arrachages de novembre. Il est également nécessaire d’intervenir au bon moment, à partir des informations fournies régulièrement par le dispositif « Alertes Maladies » tout au long de la période estivale. Cela permet d’adapter la stratégie fongicide aux conditions pédoclimatiques de l’année, afin de rester économiquement rentable au regard du coût des programmes fongicides.


Le choix variétal

Le choix des variétés répond en premier lieu à la nécessité d’adapter les semences à ses problématiques de sol, telles que la présence de rhizomanie ou de nématodes dans les parcelles. Dans un second temps, il est souhaitable d’y ajouter des critères de qualité de levée, de tare terre ou de richesse.

L’ensemble de ces éléments figurent dans les pages centrales du Betteravier français n° 1209, ce qui facilite la comparaison et le choix.

Il est ensuite possible d’y ajouter le critère de tolérance à la cercosporiose, selon le contexte agronomique ou la date de récolte. Enfin, il convient de ne pas oublier de diversifier ses choix génétiques afin de répartir les risques.

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