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Retour sur le comité technique Centre-Val de Loire

ITB Centre - Val-de-Loire ·

La réunion annuelle de l’ITB Centre-Val de Loire s’est tenue le mardi 16 décembre à Janville-en-Beauce. Retrouvez l’ensemble des présentations.

Le point technique

La région Centre-Val de Loire, avec 92 t/ha de moyenne, retrouve un niveau de rendement très satisfaisant. Ce rendement cache toutefois des écarts importants, variant de 55 à 135 t/ha. Ces écarts s’expliquent par des semis tardifs d’avril dans des sols hydromorphes où les fortes précipitations de l’automne 2024 ont dégradé la structure. Dans 5 % des parcelles semées les 17 et 18 mars, des populations finales inférieures à 70 000 pieds/ha sont également à signaler après les orages du 22 mars.

Le semis est une étape essentielle, où une profondeur excessive au-delà de 2,5 à 3 cm selon le type de semoir employé peut augmenter le risque d’échec après ces incidents climatiques.

L’hétérogénéité des précipitations estivales constitue aussi un facteur explicatif de ces écarts de productivité chez les non-irrigants. Pour les irrigants, la date de démarrage précoce en juin et le relais des pluies en juillet aboutissent à une efficience remarquable de l’irrigation. Le conseil « Irribet », s’il surprend par sa précocité, apparaît pertinent lorsque la disponibilité en eau est satisfaisante chez les irrigants les mieux équipés. Cela contribue à des rendements records pour certains.

La qualité du désherbage 2025, comme la moyenne sur cinq ans, montre que dans 90 % des situations le désherbage est parfaitement maîtrisé. Pour les 10 % de parcelles insuffisamment désherbées, les adventices les plus représentées sont les chénopodes, les chardons et les graminées.

En 2026, dans les situations satisfaisantes, il convient de poursuivre avec les herbicides conventionnels en veillant à réaliser trois passages à intervalles réguliers. Ce n’est qu’après le stade six feuilles et jusqu’à 70 % de couverture du sol que l’on peut biner, si la météo le permet. Dans le cas contraire, il ne faut pas s’interdire un quatrième et dernier passage au plus tard à 70 % de fermeture du rang.

Pour les situations d’échec dont les origines sont un stock semencier important, des betteraves montées ou un manque de disponibilité pour effectuer plusieurs passages, la technique Smart constitue une alternative.

Elle nécessite une certaine technicité : il s’agit d’intervenir deux fois, sur des adventices plus développées en associant à chaque passage le Conviso One à 0,5 l/ha avec un ou plusieurs partenaires, et en veillant à intervenir sur des chénopodes au stade deux feuilles vraies maximum. L’objectif est d’obtenir une efficacité finale la plus complète possible.

En présence de graminées résistantes ou de vivaces telles que les chardons communs, ces situations devront être gérées avec des herbicides spécifiques, comme c’est déjà le cas. Enfin, pour assurer la durabilité de la technique, les montées à graines des variétés Smart doivent être éliminées systématiquement.


Point jaunisse

Pour assurer une prophylaxie contre la jaunisse la plus efficace possible, une épidémiosurveillance spécifique est déployée en région Centre dès le semis.

Elle débute par l’identification du début de vol des pucerons verts Myzus persicae sur quatre sites équipés de cuvettes jaunes. Les premières captures de pucerons ailés débutent le 9 avril pour augmenter progressivement jusqu’à un pic significatif au 1ᵉʳ juin sur l’ensemble des sites.

Si l’on totalise le nombre de captures de pucerons verts Myzus persicae, l’année 2025 est comparable aux années antérieures. Pour les pucerons noirs Aphis fabae, le nombre est assez élevé.

Les observations d’aptères verts sur betteraves, dans les parcelles du réseau BSV, nous ont conduit à l’envoi de trois newsletters entre le 24 avril et le 20 mai. La dernière, au 1ᵉʳ juin, concerne uniquement les parcelles n’ayant pas atteint le stade de couverture du sol.

Dans le réseau BSV, la jaunisse est bien contenue en comparaison à 2023 et 2024. Dans les parcelles d'agriculteurs, les symptômes qui apparaissent en juillet et se développent en août vont impacter 10 % des parcelles. Après analyse de ces situations, c’est la qualité d’implantation et une couverture du sol atteinte après le 1ᵉʳ juin qui expliquent la présence marquée de jaunisse.

L’expérimentation menée à Voves avec le semis d’une plante compagne, un dispositif variétal avec ou sans traitements aphicides montre que nos solutions retardent l’apparition des symptômes et minimisent la perte de rendement liée à la jaunisse dans les conditions de 2025.


Gestion de la cercosporiose

Les températures élevées en juin retardent l’apparition des symptômes, puis les températures assez basses de septembre limitent son développement tardif. Le bon contrôle de la maladie permet une progression importante du rendement à l’automne, ce qui n’était plus le cas ces dernières années.

Bien que la météo 2025 soit plus favorable, l’utilisation de l’Airone SC (cuivre), en complément des meilleures triazoles, reste indispensable pour un contrôle efficace de la maladie. Ainsi que l’utilisation de variétés très résistantes pour les arrachages de novembre.

Il faut également intervenir au bon moment, à partir des informations fournies régulièrement par « Alertes Maladies » tout au long de la période estivale.

Cela permet d’adapter la stratégie fongicide aux conditions pédoclimatiques de l’année, tout en restant économiquement rentable en termes d’investissement avec nos programmes fongiques.


Choix variétal : une étape stratégique de l’itinéraire cultural

À partir des six pages du Cahier Technique du Betteravier Français n°1209, il est essentiel d’identifier et de hiérarchiser les principaux facteurs de risque à l’échelle de la parcelle (pression parasitaire, contraintes sanitaires et conditions de récolte) afin d’orienter le choix variétal de manière pertinente et sécurisée.

Les résultats présentés reposent sur des données consolidées issues de l’ITB pour les critères de levée, de sensibilité aux montées à graines, de comportement vis-à-vis des maladies foliaires ainsi que de la tare terre attenante, et sur le réseau d’essais post-inscription ITB–SAS pour les données de productivité.

La cercosporiose, maladie foliaire majeure et difficilement contrôlable, fait l’objet d’une évaluation spécifique à l’aide de l’indice centré réduit, permettant une discrimination fine des niveaux de tolérance variétale. Cet indicateur constitue un outil d’aide à la décision déterminant, en particulier pour le choix des variétés destinées aux deux derniers tours d’arrachage, plus exposés aux fortes pressions de fin de cycle.

Les listes variétales destinées aux situations de forte pression de rhizomanie regroupent 15 variétés présentant un large spectre de tolérances, leur permettant de couvrir l’ensemble des créneaux agronomiques, notamment ceux concernés par la présence de nématodes (Heterodera schachtii) et de rhizoctone brun (Rhizoctonia solani), tout en intégrant une tolérance à la cercosporiose.

Les conditions climatiques de la campagne ont fortement contraint la mise en place et le bon déroulement des essais dans ce créneau, ce qui explique l’absence de références de productivité pour les variétés récemment inscrites.

La technologie Conviso Smart est une solution pour des situations d'enherbements spécifiques. Les variétés SMART sont utilisables dans les itinéraires techniques adaptés, mais elles présentent en moyenne un potentiel de rendement inférieur à celui des variétés témoins conventionnelles. 

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