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Combinaison de traitements aphicides avec l’utilisation de plantes compagnes

ITB National ·

Cet article présente l’efficacité de deux solutions de lutte contre les pucerons vecteurs de jaunisse, appliquées seules ou en combinaison.

 

Article co-rédigé avec David Makowski et Armand Favrot d’INRAE

 

Une étude a été conduite pour évaluer l’efficacité d’une large gamme de traitements contre les pucerons à l’aide de 88 essais réalisés de 2018 à 2022, dont 36 essais factoriels portant sur des comparaisons de produits aphicides et 52 essais réalisés sur les fermes pilotes d’expérimentation du PNRI. Un modèle statistique hiérarchique bayésien a été ajusté à ces données afin d’estimer l’efficacité des traitements en tenant compte de la variabilité des effets des traitements entre les sites-années ainsi que l’évolution temporelle du nombre de pucerons verts.

 

Les traitements testés sont soit des aphicides (conventionnel ou biocontrôle), soit des plantes compagnes (ex: avoine), soit une combinaison des deux. Les résultats montrent que les niveaux d'efficacité sont contrastés. Ainsi, parmi les aphicides, les produits de synthèse conventionnels à base de spirotetramat (en dérogation 120 jours sur betterave de 2019 à 2022) et flonicamide sont les plus efficaces. Leur application conduit à une réduction du nombre de pucerons par rapport au témoin non traité de 78,5 % [intervalle de confiance à 95 % = (69,4 ; 85,5)] pour le spirotetramat et 80,5 % [intervalle de confiance à 95 % = (74,5 ; 85,4)] pour le flonicamide, 14 jours après leur application aux doses homologuées. Les produits de biocontrôle se sont avérés moins efficaces, le meilleur, Lecanicillium muscarium, entraînant une réduction de 40,7 % [intervalle de confiance à 95 % = (16,6 ; 57,9)] du nombre de pucerons, 14 jours après son application, avec une grande incertitude due au nombre limité d'essais disponibles pour ce produit. A cette date, une plante compagne de type “avoine” (implantée seule sans aucun traitement) conduit à une diminution du nombre de pucerons assez similaire, de 45,5% [intervalle de confiance à 95% = (22,6 ; 63,4)]. La féverole et l’orge sont des plantes compagnes légèrement moins efficaces que l’avoine, avec 43,2 et 39,4% d’efficacité respectivement (incertitude plus importante compte tenu du faible nombre d’essais). Parmi tous les traitements testés, le meilleur niveau de contrôle est obtenu en associant un aphicide de type Teppeki et une plante compagne de type “avoine”. Cette combinaison conduit à une efficacité de 82,5 % à 14 jours [intervalle de confiance à 95% = (68,5 ; 91,5)]. Cependant, ce niveau d’efficacité reste proche de celui obtenu avec le traitement Teppeki seul (voir la figure ci-dessous). 

 

 

Ces résultats font suite à ceux de la publication : Laurent et al. (in press : Assessment of Non-Neonicotinoid Treatments Against Green Aphids on Sugar Beets by Anabelle Laurent, Armand Favrot, Fabienne Maupas, Cédric Royer, David Makowski :: SSRN). Ils ont été obtenus avec une base de données plus grande incluant en particulier les résultats obtenus sur le projet des fermes pilotes d'expérimentation du PNRI.

 

La prise en compte de covariables telles que la température au moment de l’application ou le stade de la betterave ne permet pas d’expliquer la variabilité observée entre les sites-années. 

 

Pour enrichir ces résultats sur l’efficacité des traitements contre les pucerons, de futurs travaux seront menés afin d’évaluer l’effet des traitements sur la présence de jaunisse ainsi que sur les rendements.  

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Agrément conseil de l’ITB à l’utilisation des produits phytosanitaires n° 7500002.
Le portail EcophytoPIC recense les techniques alternatives à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.


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