La première page de ce cahier central porte sur les avancées de l'ITB en termes de modélisation de la cercosporiose. Afin d’anticiper l’apparition de la maladie, l’ITB affine ses modèles agronomiques à l’aide de données terrain et d’algorithmes d’apprentissage automatisé. Ces outils permettent aujourd’hui de prédire l’apparition de la maladie dans 84 % des cas, à partir de 400 situations analysées, en croisant données météo (réanalyse SAFRAN de Météo-France), variétés et observations terrain. Une diffusion élargie est prévue via des API intégrées dans les OAD de la filière à l’été 2025.
En pages 2 et 3, l'ITB présente les leviers disponibles pour protéger le feuillage. Des essais réalisés en 2024 dans le Loiret confirment que les variétés très tolérantes valorisent fortement la protection fongicide (+20 t/ha avec trois traitements), contrairement aux variétés simplement tolérantes. Deux produits viennent renforcer l’arsenal disponible :
- Propulse (prothioconazole + fluopyram), homologué en 2024, utilisable à 1,2 l/ha en deux applications ;
- Airone SC, spécialité à base de cuivre autorisée par dérogation 120 jours en 2025.
L’alternance des matières actives reste un pilier essentiel pour prévenir l’apparition de résistances. L’ITB, en partenariat avec l’ANSES et l’INRAE, suit l’évolution des mutations de résistance chez Cercospora beticola dans le cadre du projet Recife. Ces travaux confirment une diversité de mécanismes de résistance aux triazoles en France, nécessitant une gestion rigoureuse : ne pas utiliser les triazoles seules et varier les modes d’action sont des recommandations clés.
Enfin, le dernier volet du cahier technique est consacré à l’irrigation. L’outil gratuit Irribet, développé par l’ITB, permet de piloter les tours d’eau à partir d’un bilan hydrique simulé sur 10 jours. Les essais réalisés en Centre-Val de Loire entre 2006 et 2024 démontrent un gain économique moyen de 1 060 €/ha grâce à un pilotage précis. En cas de restrictions, des irrigations précoces jusqu’à mi-juillet peuvent encore apporter un gain moyen de 720 €/ha. Les résultats en fin de campagne restent en revanche plus incertains, selon les conditions météorologiques automnales.
