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Bilan des essais plantes compagnes du PNRI

ITB National ·

Les plantes compagnes permettent de limiter les pucerons et les symptômes de jaunisse sur betteraves sucrières, mais leur conduite et leur destruction doivent être bien maîtrisées pour éviter des pertes de rendement lorsque la compétition avec les betteraves s'exerce trop longtemps.

Associer des plantes compagnes aux betteraves sucrières est l’un des leviers testés sur le réseau des Fermes Pilotes d’Expérimentation (FPE) du Plan National de Recherche et d’Innovation (PNRI) pour réduire les symptômes de jaunisse. Ces essais ont été conduits par l’ITB, les Services Agronomiques de Sucreries et les lycées agricoles.

 

Une efficacité sur les pucerons verts et la jaunisse

 

L'avoine rude et l'orge de printemps ont permis de réduire significativement le nombre de pucerons par betterave dans la moitié des situations suivies sans protection aphicide (20 sur 44), et la féverole seulement sur un quart des situations (3 sur 11). L'absence d'effet sur les autres situations s'explique en partie par une pression plus faible en pucerons (1 à 3 pucerons par betterave), pour laquelle aucun effet statistique n'est détecté, et par des populations de plantes compagnes trop faibles sur certains essais.

 

 

Sur les deux années d'expérimentation 2021 et 2022, l'efficacité moyenne des graminées sur les pucerons verts aptères est de 36% pour l'avoine et 33 % pour l'orge. Celle de la féverole est de 19 % (Figure 1).

 

Une réduction des symptômes de jaunisse est également observée dans plus de la moitié des situations avec des graminées (19 sur 34 présentant des symptômes de jaunisse), et cela coïncide avec un effet sur les populations de pucerons observé précédemment. Pour la féverole, 5 situations sur 8 affichent une réduction des symptômes de jaunisse.

 

 

Toutes situations confondues, l'efficacité moyenne des graminées sur les symptômes de jaunisse est de 34 % pour l'avoine et 31 % pour l'orge. Celle de la féverole est de 19 % (Figure 2).

 

Ces résultats sont intéressants en terme d'efficacité. Comme attendu, les plantes compagnes ne permettent pas à elles-seules de gérer convenablement la jaunisse, des symptômes de jaunisse, parfois très réduits, étant toujours observés. La question se pose dès lors de l'utilisation de ce levier dans des combinaisons. 

 

Une perte de rendement variable

 

L’année sèche de 2022 est particulièrement intéressante pour analyser l’effet concurrentiel des plantes compagnes en situation de ressource hydrique limitée. Des betteraves sans symptômes de jaunisse visibles ont été prélevées sur 20 essais. La perte de rendement liée aux plantes compagnes est comprise entre 11 et 15 % en moyenne, selon les espèces. À deux exceptions près, tous les essais affichent une perte de rendement quelle que soit la plante compagne, qui peut être plus ou moins importante : 2 (au minimum) à 39 % (au maximum) de perte par rapport aux betteraves sans plante compagne.

 

 

Sur 18 des 20 essais, le stade des betteraves à la destruction des plantes compagnes a été noté (Figure 3). Les pertes de rendement les plus importantes observées avec des graminées sont associées à une destruction trop tardive des plantes compagnes, lorsque les betteraves ont 8 feuilles ou plus. Pour la féverole, la destruction a été réalisée au stade 12 feuilles des betteraves. Cet itinéraire technique conduit à une concurrence forte vis-à-vis des betteraves et pourra être réajusté. Des essais avec des pertes de 2 à 6 % ont montré des réductions de pucerons et de jaunisse intéressantes. Aucun effet des plantes compagnes sur la richesse n’a été observé à ce jour.

 

Perspectives

 

La réussite du levier « plantes compagnes » doit concilier une réduction du nombre de pucerons verts, des symptômes de jaunisse et une absence de concurrence avec les betteraves. Ces deux années d’expérimentation montrent que les plantes compagnes permettent de réduire les populations de pucerons verts sur betteraves et les symptômes de jaunisse. La maîtrise de la date de destruction est essentielle pour éviter les pertes de rendement. Ces travaux seront poursuivis en 2023 avec des conditions d’implantation et de destruction assurant efficacité et absence de concurrence.

 

A ce jour, peu d'essais ont permis d'évaluer leur articulation avec une protection aphicide, qui ne pourra dorénavant plus comporter qu'une seule application. Un autre enjeu en 2023 sera donc de positionner les plantes compagnes et de les articuler avec une protection aphicide classique ou une variété de betterave partiellement tolérante à la jaunisse. 

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