En 2024, des betteraves ont été récoltées pour la troisième fois sur le dispositif expérimental « CP-Leg » conduit depuis 2015 par l’A.R.E.P., à Poix, dans les terres de craie de la Marne. Les résultats sont variables et obligent à la prudence vis-à-vis de la tendance observée dans le sens d'une réduction de la dose d’azote minéral optimale permise par un couvert semi-permanent de trèfle blanc. Celui-ci est détruit avant la culture précédente ou dans la culture ante-précédente de la betterave. Par ailleurs, ces résultats se heurtent à la difficulté d’implanter et de gérer la régulation ou la destruction du trèfle blanc.

Dans une rotation colza/blé/orge/betterave/blé, la volonté sur ce dispositif expérimental est d’implanter le trèfle sous le colza et, selon les modalités, de le détruire à différentes périodes. Des betteraves y ont été récoltées en 2019 avec un trèfle détruit dans le blé ante-précédent ou avant l’orge précédente. Un déplafonnement du rendement des betteraves est constaté, avec un gain d’environ 10 t/ha de rendement à 16° entre la modalité avec le trèfle détruit avant l’orge et la modalité témoin, sans trèfle. La dose optimale d’azote a été réduite d’environ 40 kgN/ha.

Rendement betteravier à 16° (t/ha) selon la dose d’azote et la modalité (2019). Source : A.R.E.P.

En revanche, des performances similaires n’ont pas été de nouveau observées depuis. Pour les betteraves récoltées en 2020, l’implantation du trèfle sous le colza avait échoué (conditions sèches à l’été et colza trop développé en sortie d’hiver). La régulation souhaitée du trèfle dans certaines modalités a conduit à sa destruction, nécessitant des re-semis, et éloignant ainsi le protocole d’une conduite de couvert semi-permanent. Par ailleurs, les conditions sèches de l’année 2020 et les symptômes de jaunisse affectant les betteraves ont biaisé les résultats obtenus. Une courte synthèse a été éditée pour décrire les enseignements acquis sur les deux premières rotations. Pour la campagne 2024, les résultats sont variables. La possibilité de réduction de la dose d’azote optimale grâce au trèfle, constatée sur une seule modalité avec trèfle, n'est pas retrouvée dans d'autres modalités, et reste difficile à expliquer, même si des mesures complémentaires donnent des moyens de compréhension (reliquats, teneurs en azote etc.). Les conditions particulièrement humides de l'année sont peut-être une des raisons de ces performances partiellement décevantes. Enfin, pour les dernières betteraves qui seront récoltées en 2025 sur ce dispositif, la gestion très difficile du trèfle les années précédentes ne permettra pas de conclure à l’impact d’un couvert semi-permanent.

Qu’est-ce que l’A.R.E.P ?

L’Association Régionale pour l’Étude des Productions végétales en Champagne-Crayeuse est une association loi 1901 créées en 1976 par les organisations professionnelles agricoles. Dès 1977, l’A.R.E.P met en place des premiers essais à Aulnay-aux-Planches, puis des travaux sont ensuite conduits à Thibie (1991), et à Poix en 2015.

Partenaires actuels de l’A.R.E.P :