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Une année 2024 marquée par des faibles richesses

ITB National ·

Les faibles niveaux de richesse de l’année 2024 sont l’occasion de rappeler les principaux facteurs explicatifs. Certains sont non contrôlables car liés au climat, d’autres comme la cercosporiose peuvent être mieux gérés.

Excès d’eau et cercosporiose sont les principales causes

La richesse des betteraves est très dépendante du régime des pluies à partir de la fin d’été. La cause : quand il pleut, la betterave fait du poids, mais la richesse est diluée. Un essai irrigation conduit en 2011 dans le Loiret illustre parfaitement cet effet, grâce à des mesures de richesse réalisées chaque semaine. Au cours de cette année fortement marquée par le stress hydrique, la richesse a augmenté de 5 % au cours de 4 semaines de mi-juin à mi-juillet dans les betteraves non arrosées (modalité "Témoin" sur le graphique). Puis, une pluie de 11,5 mm a entrainé une baisse de richesse de près de 2 % en une semaine et 56 mm supplémentaires ont ensuite entrainé une nouvelle baisse de 4 % la semaine suivante. Dans la modalité arrosée selon l’OAD Irribet, ces variations n’ont pas été observées, car la betterave qui a préalablement subi un stress compense en absorbant beaucoup d’eau.

La cercosporiose, lorsqu'elle n’est pas bien maîtrisée, peut aussi provoquer des baisses de richesse similaires. En 2024, plusieurs essais de l’ITB ont montré des différences de 2 % entre les modalités bien protégées et celles mal protégées. Lorsque la betterave perd des feuilles, elle réalloue de la biomasse vers les parties aériennes au détriment de la racine de stockage.

L’excès de minéralisation d’azote et les faibles populations ont un impact plus faible

Le bilan azoté étant réalisé avant le semis, le climat pris en compte par les modèles tels que Azofert est un climat normal sur une zone donnée, calculé à partir d’un historique de données climatiques. Dans la réalité, il est possible que le climat soit différent, avec une température et une humidité du sol plus ou moins favorable à la minéralisation de l’azote qui est un paramètre clé du bilan. La synthèse des essais azote de 2019 à 2024 (graphique ci-dessous) illustre comment cela peut impacter le niveau de richesse. Même en année atypique, les différences de minéralisation n’excèdent pas 40 kg/ha. Un excès de 40 kg/ha va se traduire par une baisse moyenne de 0.35 % de richesse, ce qui reste modéré. En 2024, l’utilisation a posteriori du modèle Azofert basé sur le climat réel a pu entrainer des suppléments de minéralisation d’azote de 10 à 20 kg/ha. L’impact sur la richesse est donc faible.

Des pertes de pieds ont également été observées au printemps 2024 dans certaines parcelles (Aphanomyces, ravageurs souterrains). Une perte de 20 000 pieds/ha peut entrainer une baisse de richesse de 0,5 %.

Conclusion : une combinaison de facteurs explicatifs

C’est la combinaison de ces différents facteurs — excès d’eau, cercosporiose, minéralisation d'azote et pertes de pieds — qui explique les faibles richesses en 2024.

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