En betterave, le S-Metolachlore est utilisé en désherbage des graminées sur 5 % des surfaces (dernier chiffre issu des enquêtes SSP 2017). La molécule a pour intérêt de proposer un mode d'action distinct des autres matières actives graminicides (HRAC 15 - K3). C'est donc une alternative vis à vis des risques de résistances aux matières actives "dim" ou "fop". Elle est aussi utile dans la lutte contre les espèces Panic Sétaire Digitaire (PSD) en région Alsace en particulier.
Le lancement de la procédure de retrait est une conséquence de la mise à jour des modalités de sélection des pesticides et métabolites à contrôler dans les eaux destinées à la consommation humaine, en 2020, suite à évolution de la réglementation européenne qui élargit le champ aux métabolites dits "pertinents", c'est à dire qui présentent des propriétés intrinsèques comparables à celles de la matière active "mère" (en l’occurrence, le S-Metolachlore).
En Janvier 2021, l'Anses a conclu à la pertinence de 2 métabolites du S-metolachlore, qui doivent dès lors respecter le seuil de 0,1 microgramme/l dans les eaux de consommation. Le constat en parallèle de taux élevés de ces métabolites dans les eaux de consommation, très au delà de ce seuil, avait amené le ministère à une saisine de l'Anses. L'agence avait procédé à une révision des doses maximales qui ont été plafonnées à 1000 g/ha pour les AMM correspondant aux usages sur maïs, tournesol, soja. Les doses appliquées sur betteraves étaient déjà inférieures, et sont plafonnées à un seul passage à dose maximale de 580 g/ha. Toujours dans le cadre de cette saisine, l'Anses a procédé à des évaluations (par modèles) de risque de transfert vers les eaux, en intégrant ces révisions de doses maximales (sur maïs, tournesol, soja). La conclusion de cette dernière étude, en janvier 2023, est que les concentrations de ces 2 métabolites sont "inacceptables du fait de dépassements du critère de la limite de qualité de 0,1 µg/litre".
Le communiqué de l'Anses ne précise pas quels sont les "principaux usages" impliqués dans la procédure de retrait, ni de calendrier. La matière active est par ailleurs en cours de réévaluation au niveau européen.