Cet article a été co-rédigé avec Martin Luquet, auteur des modèles.
Le projet SEPIM du PNRI regroupe différentes équipes ayant pour objectif la modélisation des risques liés à la jaunisse. Cet article présente plus particulièrement les travaux de l'UMR IGEPP concernant la prévision des vols des pucerons verts Myzus persicae.
Prévisions actualisées au 4 mars 2023
La date moyenne d’arrivée prévue des pucerons au niveau national est le 2 mai pour 2023 (6 mai en 2022 et 22 avril en 2020).
Date d'arrivée (modèle M1-D1c) | Abondance (modèle M2-log_Ab1 mars) | |
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2023 | ![]() | ![]() |
Comparaison du risque par rapport aux années précédentes
Voici également les prévisions de ces mêmes modèles réalisées rétrospectivement à partir de la météo des années précédentes. Leur comparaison permet de mieux appréhender le risque de l'année 2023.
Date d'arrivée (modèle M1-D1c) | Abondance (modèle M2-log_Ab1 mars) | |
2022 | ![]() | ![]() |
2021 | ![]() | ![]() |
2020 | ![]() | ![]() |
2019 | ![]() | ![]() |
Modélisation, calibration et validation des modèles
L'arrivée des pucerons au printemps et leur abondance dépendent de plusieurs variables, au premier rang desquelles figurent les conditions climatiques. Les travaux menés dans le projet SEPIM du PNRI cherchent à prédire les caractéristiques des vols de pucerons.
Plusieurs modèles ont été construits de manière à pouvoir actualiser les prédictions à différents moments stratégiques dans la lutte contre la jaunisse (choix de variété, semis de plante compagne, début de la surveillance). Ces derniers ont également des degrés de complexité variés ; allant d'un simple réajustement du modèle de référence anglais sur les données françaises (Dewar and Qi, 2021), à la prise en compte de la proximité géographique avec de potentiels réservoirs (forêts et prairies, cultures, colza, etc).
Afin d'ajuster et d'évaluer les modèles, les chercheurs ont mobilisé les données historiques de captures de pucerons en vol par le réseau de tours à succion AGRAPHID. Une vingtaine de tours couvrant le territoire métropolitain, dont une dizaine dans le bassin de production des betteraves sucrières, ont été actives sur des périodes variables depuis 1978, fournissant des données quotidiennes pour un ensemble de 156 pièges-années.
Une étape supplémentaire de vérification des modèles a été réalisée afin de s'assurer de leur fiabilité. Leurs prévisions ont été comparées aux observations d'un jeu de données distinct, celui du Réseau de Suivi Biologique du Territoire, qui alimente notamment Alerte Pucerons et le Bulletin de Santé du Végétal.
Parmi les options disponibles, le modèle ayant la plus grande précision et le plus faible biais a été retenu, tant pour la date d'arrivée que pour l'abondance.