L'ITB est partenaire du Réseau Mixte Technologique (RMT) Bouclage, qui rassemble des acteurs variés, instituts techniques, recherche publique, chambres d'agriculture, enseignement, représentants des industries des engrais et amendements, pour partager des travaux et monter des projets ciblés prioritairement sur les impacts environnementaux, la gestion de la ressource et l'économie circulaire, dans le domaine de la fertilisation.
Les journées annuelles 2024 ont permis de dresser un état d'avancement de projets et de visiter la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, l'occasion de mettre en perspectives de nouveaux enjeux. Ces journées ont regroupé 70 participants, le tout orchestré par Mathilde Heurtaux (ACTA) et Sophie Génermont (Inrae). Les principaux sujets abordés étaient :
- Le développement de l'économie circulaire, qui a fait l'objet d'un état des lieux actuel incluant les évolutions réglementaires (le "socle commun"). Un des constats est la nécessité de tisser des liens durables entre les communautés urbaines et le monde agricole (thèmes présentés par l'Ademe et VoxGaia).
- Les besoins de références scientifiques et techniques pour accompagner le développement de la méthanisation et la valorisation des digestats dans leur diversité (avec interventions et animation Inrae, ainsi que Chambres Pays de Loire et Bretagne, et ESA) : gestion à l'échelle territoriale, besoin de référentiels précis sur les valeurs fertilisantes...
- Les atouts potentiels des biochars en utilisation agricole (thème de travail d'une équipe de recherche d'UniLaSalle)
- Un sujet assez nouveau pour le RMT : la valorisation en agriculture des fèces et surtout de l'urine humaine. Une fois dépassée la réaction première devant des présentations qui assumaient leur caractère "scatologique", celles-ci mettaient bien en évidence un gisement de matière fertilisante abondant et qualitatif. Deux barrières doivent être levées : l'organisation générale de la gestion des urines "à la source", sans doute l'obstacle actuel majeur demandant une réorganisation complète des équipements domestiques, et secondairement la limitation des émissions d'ammoniac d'un produit très volatil. Le sujet était abordé par plusieurs chercheurs, Fabien Escullier (LEESU), Chiara Pistocchi et Claire Marsden (Institut Agro Montpellier), Florent Levavasseur (Inrae). Des premiers tests en vraie grandeur sont déjà lancés, à Paris et d'autres grandes villes en France.