Le projet IAE du PNRI, porté par des chercheurs Inrae, avait pour objectif d'étudier l'efficacité d'infrastructures agro-écologiques pour renforcer le contrôle biologique des pucerons vecteurs des jaunisses de la betterave. L'article scientifique publié en juin 2025 relate le contexte de cette recherche, les méthodes suivies, ainsi que les résultats obtenus.
Contexte
Depuis l'interdiction des néonicotinoïdes en betteraves, la gestion de la jaunisse représente un challenge, dépendant des conditions de chaque année. Dans le cadre de la recherche d'alternatives, des recherches ont démontré qu'il était possible de favoriser la présence d'auxiliaires naturels de pucerons grâce à des approches agro-écologiques. Cependant, pour permettre une régulation efficace des pucerons et limiter le transfert de virus, les auxiliaires doivent être suffisamment efficaces et présents assez tôt dans la saison, ce qui peut s'avérer compliqué : les auxiliaires arrivent généralement trop tardivement sur les parcelles.
Méthodes
Cette étude est basée sur des essais réalisés en 2022 et 2023, sans utilisation de pesticides afin de favoriser l'observation naturelle des auxiliaires. Une bande fleurie a été implantée en bordure de parcelle afin d'évaluer son effet potentiel sur l'abondance d'auxiliaires. L'utilisation de pots Barber et de cages insect-proof a complété les observations en culture pour quantifier les auxiliaires.
Résultats
Les auxiliaires présents au sol (carabes, araignées) contribuent de manière significative à la réduction des populations de pucerons. Leur action continue et relativement précoce limite l'abondance de pucerons. Les parasitoïdes, quant à eux, apportent un complément de régulation, particulièrement efficace lorsque leur cycle biologique est "synchronisé" avec celui des pucerons. Toutefois, leur action dépend fortement de leur arrivée précoce et de leur taux de parasitisme.
Les chercheurs ont identifié plusieurs leviers :
- Préserver les habitats favorables permettant le refuge et la reproduction des auxiliaires ;
- Réduire les traitements insecticides non sélectifs, qui peuvent affecter les auxiliaires bénéfiques ;
- Surveiller les dynamiques de populations pour adapter les stratégies de lutte et favoriser la synchronisation parasitoïde/puceron.