Les semis se sont déroulés en deux temps, une première partie au début du mois de mars, puis la majorité des semis du 28 mars au 15 avril. Dans l'ensemble, les levées se sont bien passées, hormis quelques parcelles avec des dégâts de ravageurs comme des tipules, des limaces ou des thrips. 

Les conditions climatiques printanières ont permis une qualité de désherbage très satisfaisante ainsi qu'une faible présence de pucerons verts aptères dans les parcelles. De plus, ces derniers étaient peu porteurs de viroses, limitant ainsi la présence de jaunisse dans la région.

La cercosporiose s'est très fortement développée à partir de la mi-août, suite aux précipitations ainsi qu'aux températures proches des 20 °C. Cela a eu un effet néfaste sur la richesse.

Les conditions d'arrachage ont été très difficiles à partir de la mi-octobre jusqu'à la fermeture des usines.

Beaucoup d'évolutions réglementaires sont à prévoir pour les campagnes à venir. 2024 marque la dernière année d'utilisation du Mercantor Gold, du triflusulfuron-méthyl et l'Avadex 480 a une limite d'utilisation au 29 mars 2025. Pour gérer les adventices (graminées et dicotylédones), il est dont impératif de combiner la lutte agronomique pour limiter le stock semencier, avec la lutte chimique (modes d'action des produits, conditions d'applications et le stade des graminées).

En 2023, il y a eu très peu de jaunisse dans le secteur IDF-Yonne. Néanmoins, en France, dans le cadre du PNRI, un vaste réseau expérimental a été mis en place en 2023, avec 71 Fermes Pilotes d'Expérimentations (FPE) et 7 lycées. L'objectif est de travailler sur 4 axes majeurs qui se complètent : réduire la présence des pucerons, maximiser la régulation biologique, réduire les réservoirs viraux et augmenter la tolérance aux virus. Les perspectives pour les années à venir sont encourageantes. La combinaison de plusieurs leviers permettra de gérer au mieux le risque.

Des mesures spécifiques d’accompagnement vont être proposées dès 2024. Elles découlent directement des travaux issus du PNRI et seront partagées par l’ensemble des acteurs des filières betteraves, industrielles et semencières qui cohabitent dans ces mêmes zones de production.

Le choix variétal est le premier pilier de lutte contre la cercosposriose. Il doit correspondre aux dates d'arrachage des betteraves : des variétés un peu plus sensibles jusqu'au 15 octobre, puis des variétés plus tolérantes pour des arrachages plus tardifs. Ensuite, les triazoles montrent les meilleures efficacités, et sont améliorées en y associant du AIRONE SC. Ces programmes doivent être appliqués au bon moment : pour cela, l'OAD Alerte maladie, disponible en libre accès sur le site de l'ITB, permet de connaitre la situation cercosporiose dans les différents secteurs betteraviers.

Retour sur l’évènement Désherb'avenir 8

Au cours de deux demi-journées, Santeau dans le Loiret (45) a accueilli plus de 850 visiteurs pour la 8ᵉ édition de Désherb’Avenir, l’évènement consacré aux solutions de désherbages alternatives au tout chimique. Édition record avec plus de 30 équipements en démonstration dynamique, représentées par des bineuses, des herses étrilles/roto-étrilles, des houes rotatives, des robots et des pulvérisateurs de précision.

Au cours d’une visite pédagogique conduite par les experts de l’ITB, les agriculteurs ont pu découvrir les dernières innovations proposées par les constructeurs en termes de systèmes de guidage, réglages, technologies innovantes, etc.  Pour chaque famille de matériel, les réglages spécifiques à la betterave ont été détaillés pour permettre une efficacité de travail maximum.

Récolte en conditions humides et risque de tassement profond

La région Ile-de-France, comme toutes les régions betteravières, a connu une pluviométrie importante pendant la période d’arrachage. Dans ces conditions, le risque de tassement en profondeur des sols est considérable. Ce phénomène est préjudiciable, car il engendre des conséquences agronomiques sur le long terme.

Pour répondre à cette problématique, de nombreux leviers peuvent être mis en place, que ce soit avant ou durant la récolte (organisation de chantier, baisse de charge, circulation dans la parcelle, etc.). En effet, le tassement en profondeur n’est pas une fatalité. Il peut être fortement limité en termes de surface de parcelle impactée et d’intensité en raisonnant correctement son chantier d’arrachage. L’outil d’aide au raisonnement Prévibest, disponible en 2024, permettra d’aider les agriculteurs dans cette réflexion.