L'acidification est un phénomène inhérent à la pratique agricole, elle est en grande partie dûe à l'exportation de la biomasse des récoltes qui crée un déséquilibre en ions dans le sol cultivé et y laisse des protons (ions H+) qui font baisser le pH. Elle est aussi dûe aux apports d'engrais minéraux acidifiants (essentiellement engrais azotés ammoniacaux et uréiques, secondairement les engrais phosphatés). Les engrais organiques de type fumier ont plutôt une action favorable et ne sont pas acidifiants. L'activité microbienne contribue à l'acidité par la minéralisation de la matière organique, et les pluies sont généralement porteuses d'acidité également.
L'acidification est donc un processus constant et inéluctable. La diminution du pH, en restant dans des valeurs d'acidité modérée, entre 6 et 6,5 a déjà des conséquences sur le comportement du sol : ralentissement des transferts d'eau, perte de stabilité structurale. Au printemps, elle peut se traduire par un ressuyage ralenti et une sensibilité accrue à la battance. Un sol refermé et humide en fin de printemps ou en été favorise des champignons qui affectent les racines, en particulier l'aphanomyces, également le rhizoctone brun.
Etant données les causes de l'acidité, et si l'on considère en particulier les apports d'engrais et les pluies hivernales, on comprend que l'acidité se développe généralement d'abord en surface du sol, pouvant générer un fort contraste entre le pH de l'horizon des 10 premiers centimètres et l'horizon sous-jacent. La conséquence est que les manifestations physiques, battance surtout, peuvent être constatées sur des parcelles dont le pH, mesuré sur la totalité de l'horizon 0-30 cm, est jugé acceptable.
Cet ensemble de processus et la sensibilité de la culture de betterave à la structure du sol justifient une vigilance particulière vis à vis du statut acido-basique des parcelles.