Le ressuyage des sols avance rapidement dû en partie aux faibles pluviométries hivernale, notamment en février, avec lui la tentation d'anticiper sa date de semis. Le premier risque est d'avoir une augmentation de la présence de betteraves montées durant l'été. En effet, un semis précoce augmente le risque de vernalisation (1) et une dévernalisation (2) incomplète. Les semis avant le 10 mars sont fortement déconseillés.

Le risque de gel des plantules 

En semis précoce, vous augmentez également le risque d'avoir des gels mécanique et/ou physiologique sur les plantules de betteraves. En 2021, les parcelles semées sur la première décade de mars avaient connu des pertes de pieds importantes, pouvant aller jusqu'au ressemis.

Un semis précoce gage de productivité ?

L'augmentation du temps de culture laisse espérer une augmentation de la productivité. Le gain se vérifie lorsque toutes les conditions sont réunies. La qualité de levée est régulièrement impactée (vitesse, homogénéité et population) en situation de semis précoce, du fait d'un sol peu réchauffé et de conditions peu poussantes (froid et pluie) après le semis. Un semis avant le 20 mars permet un gain moyen de 1% de productivité et nul avant le 10 mars. De plus, les semis précoces ont un coût supplémentaire, nécessitant bien souvent une intervention de désherbage supplémentaire.

(1) Vernalisation = Nombre de jours non consécutifs avec une température ≤ à 5°C depuis le lendemain du semis et jusqu’au 90ème jour de végétation. Au minimum 17 jours sont nécessaires pour induire la montée à graine.

(2) Dévernalisation = Nombre de jours non consécutifs avec une température ≥ à 25°C du 60ème au 120ème jour de végétation. Au minimum 7 jours sont nécessaires pour annuler la montée à graine.