Situation jaunisse en 2024 et lancement du PNRI-C
2024 a été l'année avec la plus faible pression en jaunisse depuis 4 ans, avec une exception dans le sud-ouest de la zone de production des betteraves où les symptômes ont pu être importants.
Le PNRI-C prend la suite du PNRI pour 3 années supplémentaires (2024-2027). Le programme est composé de 5 projets dont les principaux objectifs sont de :
- Consolider les connaissances acquises dans la première phase du PNRI.
- Viser l'opérationnalisation des solutions identifiées, et maximiser les combinaisons et stratégies de solutions.
Pour tester et transférer plus largement les résultats du PNRI-C, le réseau des Fermes Pilotes d'Expérimentation, suivi par l’ITB, les Services Agronomiques de Sucreries (Cristal Union, Tereos, Saint Louis Sucre), et les lycées agricoles impliqués dans le projet, est maintenu.
Leviers d'action
Gestion des réservoirs viraux
Les réservoirs viraux sont des plantes qui hébergent les virus de la jaunisse durant l'hiver, permettant une transmission virale d'une année à l'autre. Il existe plusieurs types de plantes réservoirs de virus identifiées : les repousses de betteraves dans les cordons de déterrage ou dans la culture qui suit les betteraves, les betteraves porte-graines ou encore la phacélie. La présentation reprend l'ensemble des recommandations pour gérer ces réservoirs de virus et/ou de pucerons, également synthétisés dans la fiche gestion prophylactique de la jaunisse.
Il est important de noter que la gestion des réservoirs viraux est une mesure prophylactique qui doit être effectuée par tous pour avoir un effet significatif.
Lutte contre les pucerons et la jaunisse
Deux produits aphicides sont homologués pour lutter contre les pucerons :
- Flonicamide (Teppeki) : 0,14 kg/ha, limité à une seule application
- Spirotétramat (Movento) : 0,45 L/ha, limité à 3 applications en 2024 (sous réserve d'une dérogation en 2025)
Les produits de biocontrôle testés dans le cadre du PNRI, tels que les champignons entomopathogènes ou l'huile de paraffine, ont une efficacité plus faible que les produits aphicides conventionnels.
Concernant les médiateurs chimiques, il existe deux catégories d'odeurs diffusées dans les parcelles :
- Les allomones : granulés permettant la réduction de la colonisation, de la reproduction et du comportement alimentaire des pucerons
- Attractif pour les auxiliaires
Autre levier, les plantes compagnes sont testées, notamment les graminées, non hôte de Myzus persicae et semées en plein, maintenues uniquement en début de cycle de la betterave pour limiter la colonisation des pucerons sur la parcelle. Les résultats confirment un effet significativement positif de toutes les espèces de plantes compagnes sauf pour la vesce. Également, une efficacité assez élevée de la combinaison plante compagne et Teppeki est observée, quelle que soit l’espèce de plante compagne. Le risque de concurrence dû à une destruction tardive est à nouveau expliqué, et nécessite un affinement de l'itinéraire technique.
Enfin, les lâchers d'auxiliaires (œufs et larves de chrysopes) ont également été testés dans le cadre du PNRI. En l'état, un faible nombre d’essais a été mené et les résultats doivent encore être consolidés, compte tenu des aléas de mise en œuvre de la solution (difficulté de travailler avec des organismes vivants, besoin de préciser les conditions de réalisation des lâchers).
Tolérance variétale aux virus
Plusieurs projets du PNRI avaient pour objectifs de travailler sur la tolérance variétale aux virus. Aujourd'hui, aucune variété ne peut être considérée tolérante aux virus mais les sélectionneurs ont identifié dans leur matériel génétique des sources de tolérance. Il existe également une variabilité dans le comportement alimentaire du puceron selon les variétés sur lesquelles il s'alimente.
Combinaison des solutions de lutte
Finalement, aucune de ces solutions ne permet d’arriver à un niveau de protection suffisant dans les situations à forte pression. Il est donc nécessaire de combiner les leviers. Cela doit être effectué en tenant compte des coûts et du risque identifié dans les différentes régions betteravières.