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Les meilleurs résultats au champ du PNRI (2021-2023)

Le PNRI a conduit des expérimentations en plein champ sur les Fermes Pilotes d’Expérimentation (FPE), pour évaluer l’intérêt de solutions de lutte contre la jaunisse de la betterave sucrière. Cet article synthétise les meilleurs résultats obtenus durant la période 2021-2023, avec les solutions qui sont conservées dans le PNRI-C. En 2024, l'accent est mis sur la combinaison de ces leviers.

Les plantes compagnes

 

Les plantes compagnes sont des espèces de graminées (avoine rude, orge) ou de légumineuses (féverole, vesce), non hôtes de Myzus persicae, semées au voisinage immédiat des betteraves, et maintenues au début du cycle cultural. Un effet répulsif ou barrière de ces espèces est supposé. Trois années d’expérimentation dans des contextes diversifiés (84 essais), ont montré une réduction moyenne de 30% des populations de pucerons et des symptômes de jaunisse, en présence des deux espèces de graminées. Une destruction chimique aux stades 4 à 6 feuilles des betteraves est à privilégier pour limiter la perte de rendement due à la concurrence. 

 

Les produits de biocontrôle aphicides

 

Les produits de biocontrôle testés sont des substances naturelles ou des micro-organismes. Un screening exhaustif de 39 produits aphicides a été réalisé sous serre. A l'issue, 3 produits intéressants ont été sélectionnés pour des tests en parcelles d’agriculteurs. Le champignon entomopathogène Lecanicillium muscarium a permis une réduction des populations de pucerons de l’ordre de 45 %, et l’huile de paraffine a permis une réduction des symptômes de jaunisse dans la moitié des essais. Un produit aphicide non homologué a montré des résultats prometteurs. Une validation de ces premières tendances sera conduite dans le PNRI-C, ainsi qu'une veille sur des nouvelles solutions.

 

Les médiateurs chimiques

 

Un médiateur chimique est une molécule qui agit sur le comportement du puceron. Deux types de médiateurs chimiques ont été testés dans le PNRI : une phéromone et une allomone.

 

La phéromone est un attractif naturel de prédateurs de pucerons (coccinelles et syrphes principalement) qui vise à augmenter leur abondance et favoriser leur reproduction. La formulation définitive sous forme pulvérisable n’a été testée que dans peu d’essais en 2023, avec une pression en pucerons trop faible pour juger de l’efficacité.

 

Les allomones testées sont un mélange de Composés Organiques Volatils (COV) qui agissent sur le comportement de Myzus persicae de plusieurs manières : répulsion des pucerons ailés, baisse de la reproduction et perturbation de l’alimentation des pucerons. Un mélange épandable sous forme de granulés a été testé en 2023. Une réduction des populations de pucerons a été observée, avec un niveau qui sera précisé suite aux expérimentations de 2024. Appliqué en préventif, le produit permettrait de décaler le seuil de traitement aphicide de 10 à 15 jours. Des mesures physico-chimiques ont montré que les granulés conservent leur capacité à diffuser les COV même après une pluie. L’optimisation de la solution dans une stratégie de protection globale sera poursuivie dans le PNRI-C.

 

Les lâchers d'auxiliaires

 

Réaliser des lâchers d’auxiliaires (œufs ou larves de chrysopes) dans des parcelles de betteraves permettrait d’augmenter artificiellement les populations d’insectes prédateurs, et d’accroître le contrôle des pucerons par régulation biologique. Les résultats varient fortement d'un site à l'autre, en fonction des conditions climatiques post-application, qui sont déterminantes pour la survie et le développement des chrysopes. Les travaux sur la mécanisation des lâchers d’auxiliaires ont abouti à une opérationnalisation à grande échelle, avec l’utilisation d’un épandeur centrifuge de type Delimbe. Malgré le coût élevé de la solution et les difficultés logistiques liées à l’acheminement des auxiliaires chez les agriculteurs, les évaluations seront poursuivies dans le PNRI-C, dans l’espoir de réduire les coûts de production lorsque l'efficacité aura été clairement démontrée.

 

Les variétés

 

Des sources de tolérance ont été identifiées dans le matériel génétique de toutes les sociétés de sélection. Elles sont en cours d'introduction dans le matériel élite.

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