Le projet DiverIMPACTS rassemble un grand nombre d'acteurs européens du monde de la recherche agronomique et du développement technique, qui représentent 16 pays. Il vise à promouvoir la diversification des cultures par l'analyse et l'évaluation de systèmes selon des approches multi-critères, par l'identification des moteurs et des freins qui la favorisent ou la contraignent, qu'ils soient d'ordre agronomique, technique, organisationnel, ou plus largement à l'échelle des filières et des acteurs amont et aval. Démarré en juin 2017, il se poursuit jusqu'en juin 2022.

L'ITB est partenaire actif du projet, aux côtés d'Arvalis, de Terres Inovia, et des chambres d'agriculture pour le volet français, par la valorisation de la plateforme innovante champenoise Syppre, en système betteravier, et par l'implication dans un cas d'étude, toujours en Champagne, associé à la chambre d'agriculture de la Marne, la chambre régionale Grand-Est et l'association Terrasolis. Ces cas d'études ont un rôle central dans le projet DiverIMPACTS, ils suivent et accompagnent le déroulement de projets concrets de diversification dans un territoire. Le cas d'étude champenois est axé sur l'insertion, dans des systèmes de culture régionaux betteraviers, de séquences culturales dédiées à l'alimentation d'un méthaniseur, en l'occurrence le projet d'unité de méthanisation Terrasolis en cours.

Ce cas d'étude a une position originale dans le paysage des différents sites européens, en étant dédié à une production non alimentaire. A mi parcours du projet, la plateforme Syppre apporte des références sur l'introduction de Cive dans les systèmes, et met en exergue le caractère aléatoire des productions de biomasse limitées à des intercultures, même longues. La participation au projet Terrasolis porte essentiellement sur le volet agronomique. Le projet étant vaste, l'équipe ITB-Terrasolis s'est recentrée sur l'accompagnement du groupe d'agriculteurs exploitant la ferme Terralab (ex Ferme 112, au nord de Reims), dont le projet est, en plus de l'alimentation d'un méthaniseur, de respecter un cahier des charges qui fera de l'exploitation un territoire "bas carbone" grâce à une adaptation innovante de leur système de cultures. Les premières étapes suivies permettent d'illustrer et de mettre en avant les contraintes spécifiques au montage et à la conduite d'unités de méthanisation à l'échelle d'une ou quelques exploitations, et la nécessité pour les monteurs de projets d'aborder des aspects multiples, dont l'acceptabilité sociétale n'est pas le moindre.