Des passages d'herbicides sélectifs avec des doses fractionnées
Des interventions herbicides sont réalisées dans la majorité des parcelles enquêtées, les parcelles conduites en agriculture biologique étant trop peu nombreuses pour être analysées statistiquement.
En moyenne 4 passages sont appliqués avec une association de produits herbicides sélectifs complétés par un adjuvant à base d’huile, ce qui permet de lutter contre la diversité d’adventices présentes en betterave : chénopodes, renouées des oiseaux, renouées liseron, arroches, matricaires, ammi majus, amarantes, repousses de colza, mercuriales, mourons. Trois matières actives sont ainsi appliquées sur 98 % des parcelles, phenmédiphame, éthofumésate et métamitrone, puis 85 % pour le lénacile, 65 % pour le triflusulfuron-méthyl et 62 % pour la clomazone.
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Il est à noter que le nombre de passages du Loiret en 2021 est lié aux resemis réalisés en moyenne 30 jours après le premier semis, et sur 80 % des surfaces, ce qui a fortement décalé le programme de désherbage, et limité le nombre d’interventions dans ce département. |
La gestion d'adventices difficiles telles que graminées et ombellifères en pré-émergence
Des passages de pré-émergence sont appliqués sur 22,9 % des surfaces, surtout en Normandie et Nord de la France (cf. carte ci-dessous), avec application de métamitrone, de triallate, et de quinmerac dans l’objectif de gérer des adventices qui peuvent s’avérer difficiles à maîtriser ensuite. Cette pratique tend à se stabiliser depuis plusieurs années autour de 20 % des surfaces (cf. histogramme ci-dessous).
Des passages spécifiques pour gérer les graminées et les chardons
Ces adventices nécessitent des matières actives spécifiques : un herbicide graminicide est ainsi appliqué en post-émergence sur 53 % des surfaces de betteraves (comme en 2017), et un herbicide anti-chardons sur 20,2 %, en légère augmentation par rapport à 2017.
Surfaces avec passages d'anti-graminées en post-émergence |
Surfaces avec passages d'anti-chardons en post-émergence |
Le désherbage mécanique, en combinaison du programme chimique
Les conditions climatiques de 2021 ont limité les surfaces désherbées mécaniquement à 27,1 % (cf. carte ci-dessous), en lien avec les conditions météorologiques défavorables de l'année : après 2 mois secs, les mois de mai et juin ont été très pluvieux, limitant les fenêtres d’intervention disponibles. Les passages mécaniques ont été réalisés pour la moitié des surfaces en alternance avec les interventions phytosanitaires, avec des dates d’intervention au plus tôt fin avril / début mai (cf. graphique ci-dessous).
La bineuse reste l’outil majoritaire de désherbage mécanique pour l’année enquêtée, puis la désherbineuse à hauteur de 5 %, avec une proportion qui a doublé par rapport à 2017, les autres outils (herse rotative et herse étrille) représentant moins de 5 % des surfaces désherbées mécaniquement.
Cet article se focalise sur 2 jeux de données issus des "enquêtes pratiques culturales" menées par le ministère de l'Agriculture : 559 parcelles betteravières en 2021 et 682 parcelles betteravières en2017.
Les questionnaires ainsi que les principaux résultats sont disponibles sur le site agreste / sources, définitions, méthodes / Sources / S-PK GC 2021. L'accès à certaines données utilisées dans le cadre de ce travail a été réalisé au sein d'environnements sécurisés du Centre d'Accès Sécurisé aux données - CASD (Réf. 10.34724/CASD).
*Source : Ministère de l'Agriculture SSP [Producteur], Pratiques culturales sur les grandes cultures - 2017 / 2021 [Fichiers de données], Centre d'Accès Sécurisé aux Données (CASD) [Diffuseur], Traitement ITB.