En 2024, l’ITB réalise un screening de produits de biocontrôle au champ. Ce travail permettra d’évaluer de nouvelles substances actives, développées récemment, et qui avaient intégré le PNRI en cours de programme. Les nouveaux essais affineront également l’évaluation de solutions qui ont démontré leur efficacité durant les années précédentes, mais avec une variabilité importante en fonction des essais, avec un besoin de mieux comprendre les facteurs (climatiques, pression puceron, etc.) qui conditionnent leur efficacité.
Quatre substances actives sont testées en 2024, seules ou en combinaison avec le Teppeki (Flonicamide) :
- De l’huile de paraffine, substance active pour laquelle un effet protecteur sur la transmission des virus responsables de la jaunisse est espéré.
- De la maltodextrine, une substance active qui tue les pucerons grâce à une action mécanique, par étouffement. Lorsque le produit sèche, il immobilise et asphyxie les pucerons.
- Lecanicilium muscarium, un champignon qui parasite les pucerons et les tue. Ce produit a une efficacité de l’ordre de 50 % 14 jours après le traitement, mais est lent à agir. Il est testé seul ou en combinaison avec le Teppeki, pour prolonger l’efficacité de ce dernier quand le développement du champignon est suffisant.
- Un produit en cours de développement, qui s’est montré très prometteur sous serre et permet de réduire les populations de pucerons de l’ordre de 80 % en conditions contrôlées.
Les efficacités de la maltodextrine et du Lecanicillium muscarium varient énormément en fonction de l’essai ou de l’année, probablement en fonction des conditions climatiques. Il est donc nécessaire d’acquérir de nouvelles données pour identifier les conditions optimales d’utilisation.
Les essais conduits en 2024 ont été inoculés par des pucerons porteurs du BYV (le virus responsable de la jaunisse grave) pour s’assurer d’obtenir des résultats, quelle que soit la pression en pucerons et jaunisse de l’année.
Ces travaux s’inscrivent dans le projet « Évaluation des produits de biocontrôle – Consolidation » du PNRI-C.
Des essais en conditions contrôlées
L’Université de Picardie Jules Verne (UPJV) évalue des substances ayant un effet stimulateur des défenses des plantes ou de biostimulation pour lutter contre la jaunisse. Les chercheurs étudient le comportement des pucerons en fonction des produits appliqués, à l’aide d’une méthode appelée électropénétrographie (EPG). Une électrode est fixée sur le puceron, la seconde dans le pot de la plante. Lorsqu’il pique la plante, le circuit électrique se ferme. L’étude des signaux électriques produits permet d’identifier différentes phases du comportement alimentaire des pucerons. Ces comportements sont ensuite corrélés à la capacité des pucerons à se développer sur les plantes, mais aussi à leur efficacité à transmettre les virus de la jaunisse. Les produits montrant des effets intéressants en laboratoire seront ensuite testés sous serre, puis au champ.
L’ITB maintient également une capacité de screening sous serre pour évaluer les nouvelles substances actives avec un effet aphicide. Si de nouveaux produits démontrent leur efficacité sous serre, ils seront intégrés aux essais au champ.