Itinéraire technique
Plusieurs espèces de plantes compagnes ont été testées comme l'avoine rude et l'orge de printemps. Le semis de ces espèces nécessite une intervention de semis supplémentaire, en plein ou localisée dans l’inter-rang, au moment du semis des betteraves. La densité de semis visée est de 75 grains/m². Leur destruction est à réaliser au stade 4 à 6 feuilles des betteraves pour les deux espèces de plantes compagnes, soit avec un antigraminées ou mécaniquement en cas de semis dans l’inter-rang. La période de destruction doit impérativement être respectée pour limiter la concurrence entre les plantes compagnes et les betteraves, qui peut conduire à des pertes de rendement importantes en cas de destruction tardive.
Des résultats acquis sur pucerons
Les graminées en plante compagne permettent une réduction des populations de pucerons verts Myzus persicae comprise entre 35 et 60% pour l’avoine rude et 46 et 73% pour l’orge de printemps. Ces chiffres ont été obtenus grâce à des essais conduits entre 2021 et 2024 sans protection aphicide pour déterminer l’efficacité du levier seul. Les travaux se concentrent désormais pour chiffrer la réduction possible des applications d'aphicides lorsque les deux leviers sont combinés. L'ITB testera également en 2025 dans le cadre du projet AGIR la combinaison entre des variétés peu appétantes pour les pucerons et de l'avoine en plante compagne.
Une efficacité sur jaunisse qui dépend de la sévérité de la maladie
Peu de symptômes ont été observés sur les parcelles expérimentales du réseau en 2024. Néanmoins, les observations des années précédentes ont permis de montrer que les graminées en plantes compagnes permettent une réduction des symptômes d’autant plus importante que l’intensité de la maladie dans la parcelle est élevée. En effet, lorsque la sévérité de la jaunisse est inférieure à 2 (soit inférieure à 20%), la baisse des symptômes liée à la présence des graminées est de 26% avec une forte variabilité dans les résultats obtenus. Lorsque la sévérité est supérieure ou égale à 2, l’efficacité moyenne est de 44%, avec trois quarts des situations pour lesquelles l’efficacité moyenne est supérieure à 25%.
Une concurrence pouvant être limitée
Les plantes compagnes sont présentes en début de cycle de la betterave sucrière, et peuvent concurrencer les betteraves pour les ressources du sol si elles sont maintenues trop longtemps. La concurrence est d’autant plus importante que la destruction des plantes compagnes a été réalisée tardivement. En effet, si une graminée est détruite au-delà du stade 8 feuilles des betteraves, la perte de rendement moyenne est de 18%. Une destruction plus précoce permet de réduire l’impact sur le rendement des betteraves, avec une perte de 3 % pour une destruction au stade 4 ou 6 feuilles des betteraves. Les conditions de l’année peuvent également impacter le stade de destruction choisi. Une année sèche favoriserait davantage la concurrence et une destruction au stade 4 feuilles maximum serait à privilégier. Au cours d’une année humide comme 2024, la destruction peut avoir lieu plus tardivement à l’appréciation de l’agriculteur, sans pour autant dépasser le stade 6 feuilles des betteraves.