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Retrouvez les détails méthodologiques pour obtenir des résultats centrés sur la betterave.
Afin de quantifier l’impact carbone (exprimé en tonnes équivalent CO2 évitées ou bien séquestrées dans le sol) lié à la mise en œuvre de nouvelles pratiques bas-carbone en betterave, l’étude s’est appuyée sur 4 fermes dites “de référence”.
Carte d'identité de chaque ferme de référence :
Centre - Val-de-Loire Marne et Aube Ile-de-France - Yonne Picardie
Ces fermes de référence (fermes virtuelles) ont fait l’objet d’un travail de calibrage (en recoupant notamment les informations du registre parcellaire graphique - RPG - et celles des données du Réseau d’Informations Comptables Agricoles - RICA - français) afin de garantir leur réalisme d’un point de vue agronomique et économique. S’il est clair que ces fermes ne peuvent pas pleinement rendre compte de la diversité des situations que l’on retrouve dans les différents bassins de production betteraviers, elles restent représentatives d’une situation couramment observée dans les zones géographiques cibles.
D’un point de vue économique, les données utilisées se réfèrent à la campagne de récolte 2022.
Quant aux calculs des “gains” carbone pour les leviers testés, ils ont été estimés sur la base de la méthode Label Bas Carbone Grandes Cultures (LBC -GC) avec l’outil CarbonExtract. D’un point de vue méthodologique, il est important de souligner que, dans le cadre des travaux associés à ce guide, les leviers bas-carbone testés pour améliorer l’empreinte carbone des fermes de référence ont été uniquement appliqués sur les surfaces betteravières de l’exploitation : la conduite des autres cultures présentes dans les fermes de référence reste ainsi inchangée. De cette façon, les gains carbone calculés correspondent à des gains carbone « betterave » uniquement.
La méthode LB-GC propose un cadre complet et rigoureux pour le montage et la conduite de projets visant à améliorer le bilan carbone de tout ou partie de l’exploitation, projets qui pourront être financés par des tiers privés engagés dans des démarches volontaires. Elle quantifie les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), principalement sous forme de protoxyde d’azote (N2O), soit en amont (phase de production d’engrais minéraux ou d’élaboration d’engrais organiques), soit au champ (émissions directes ou pertes par volatilisation et lessivage de l’azote, émissions par les résidus de cultures et de couverts). Elle quantifie également l’effet des pratiques sur le stock de carbone stable du sol. Un gain de stockage sera quantifié positivement, mais les pratiques - lorsqu’elles sont « déstockantes » - peuvent également faire apparaître une valeur négative.
C’est l’addition des deux composantes, émissions et stockage (qu’il soit positif ou négatif), qui détermine le niveau global du bilan carbone d’une exploitation qui s’exprime en « tonnes d’équivalent CO2 ».
Le bilan carbone de référence d’une ferme constitue l’état initial dans lequel se trouve la ferme. Il est établi sur une campagne culturale. Ce bilan “initial” de référence est utilisé pour estimer, des gains carbone associés à l’activation d’un (ou plusieurs) levier(s). Le gain carbone correspond à la différence entre l’état final (intégrant l’activation d’un ou plusieurs leviers bas-carbone) et l’état initial de référence d’une exploitation.
Calculé pour chaque ferme de référence, le bilan carbone “initial” de référence tient compte des données pédoclimatiques, du mode de conduite et des stratégies culturales associées à chacun des systèmes de cultures présents au sein de ces fermes.
Ce bilan tient compte des émissions de GES directes et indirectes au champ, des émissions indirectes de l’amont agricole ainsi que celles en lien avec le séchage et le stockage (optionnel) chez les organismes stockeurs (cf. Introduction, figure 1).
Remarque : Aucune opération de séchage/stockage - non pertinent en betterave - n'a été intégrée dans le cadre de ces travaux.
Figure 2 - Chaque levier est détaillé ci-dessous
Pour le calcul des bilans carbone “initiaux” des fermes de référence, la solution azotée a été considérée comme l’engrais minéral azoté “de base” utilisé avant implantation de la betterave (figure 2 : levier 1).
Cette solution azotée “de base” a ensuite été intégralement remplacée par de l’ammonitrate moins émetteur que la solution azotée.
Le gain carbone calculé suite à ce changement de la forme d’azote apportée provient ainsi de :
Consulter les résultats de ce levier
L’activation de ce levier se traduit par une réduction de la quantité d’azote initiale apportée sur betterave afin de minimiser les pertes azotées de la parcelle. Cette baisse de l’apport minéral ne doit toutefois pas affecter la productivité betteravière.
À ce titre, il a été considéré qu’une réduction de - 15 % de la dose “initiale” apportée était raisonnable (figure 2 : levier 2).
Pour rappel, l’engrais azoté minéral “de base” appliqué sur les 4 fermes de référence est la solution azotée.
Les apports réduits de solution azotée qui ont été testés pour chaque ferme de référence sont ainsi les suivants :
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La moutarde blanche correspond au couvert “initial” utilisé dans l’itinéraire technique betteravier des fermes de référence.
Lors de l’activation du levier « couverts d’interculture », la moutarde a été associée à une légumineuse : la vesce commune (figure 2 : levier 3). On est ainsi passé d’un couvert 100 % moutarde à un mélange de couverts : 50 % moutarde / 50 % vesce commune. De cette manière et compte tenu de la capacité de la légumineuse à capter de l’azote atmosphérique via ses nodosités, il a été considéré – dans un premier temps - que l’introduction de la vesce se substituerait à une partie de l’apport “initial” d’azote minéral de référence : cette substitution correspond ainsi à une réduction de 20 kg N/hectare.
Dans le même temps, il a été considéré que la mise en place de ce mélange de couverts permettrait une hausse de la production de biomasse du couvert à hauteur de 0,5 tonnes de matière sèche (MS)/ha par rapport à la situation initiale de référence (ce gain de productivité devant être assurée par des semis relativement précoces et une bonne mise en terre). Des expérimentations ont en effet montré qu’une telle association pouvait être plus productive qu’un couvert mono-espèce et ce, pour une même durée de végétation.
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Globalement, l’intérêt de ce levier est lié à son potentiel de stockage de carbone dans le sol. Bien qu’il contribue aux émissions de GES, les apports organiques sont globalement moins émetteurs que les fertilisants minéraux (figure 2 : levier 4). Le gain carbone généré doit cependant être nuancé, car il est très dépendant des produits organiques utilisés. Le recours à ce levier est par ailleurs contraint par la disponibilité des produits organiques, qui n'est pas extensible pour des produits qui sont déjà couramment utilisés en agriculture.
Le choix du produit fertilisant organique utilisé pour la betterave se base sur les données d’enquêtes du Service de la Statistique et de la Prospective (SSP) de 2017 (ci-après dénommé "PRO 2") et 2021 ("PRO 1"). À ce titre, la pratique la plus fréquente dans les exploitations betteravières – toutes régions confondues – concerne l’apport de vinasses.
Cependant, et afin de mesurer l’impact différencié du gain carbone en fonction du type de produits fertilisants organiques apporté, d’autres produits ont été utilisés sur les fermes de référence comme suit :
Centre - Val-de-Loire | PRO 1 : apport de 22.3 t/ha de digestats bruts & réduction de la dose d’azote minéral : 10 unités/ha PRO 2 : apport de 4t/ha de fumier de volailles & réduction de la dose d’azote minéral : 18 unités/ha |
Marne et Aube | PRO 1 : apport de 3.9 t/ha de fientes de poules sèches & réduction de la dose d’azote minéral : 10.9 unités/ha PRO 2 : apport de 3,4 t/ha de vinasses & réduction de la dose d’azote minéral : 14 unités/ha |
Ile-de-France - Yonne | PRO 1 : apport de 9 t/ha de compost de déchets verts & réduction de la dose d’azote minéral : 7 unités/ha PRO 2 : apport de 5 t/ha de fientes de poule sèches & réduction de la dose d’azote minéral : 20 unités/ha |
Picardie | PRO 1 : apport de 5.3 t/ha de compost de fumiers de volailles & réduction de la dose d’azote minéral : 11.4 unités/ha PRO 2 : apport de 22 t/ha de fumier de bovin & réduction de la dose d’azote minéral : 24 unités/ha |
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