Des pucerons verts observés dans 80 % des sites

La pression des pucerons verts est restée modérée ce printemps, malgré les premières observations d'ailés dès le 11 avril. En effet, si 80 % des parcelles étaient colonisées par des pucerons verts, 11 % des sites n'ont jamais atteint le premier seuil d'intervention et la pression est restée très hétérogène entre les parcelles. Au sein des parcelles, 26 % des betteraves ont été en moyenne touchées par des pucerons verts aptères, ce qui reste certes supérieur à l'an dernier (16 %) mais bien inférieur à 2020 (65 %). 

Une recolonisation régulière des pucerons a été observée au fur et à mesure des interventions aphicides, ce qui est une particularité de l'année. Le nombre de traitements aphicides d'après le réseau d'épidémiosurveillance est de 2.25, avec des écarts allant de 0 à 4 traitements selon les régions et les parcelles. 

Évolution hebdomadaire du pourcentage de betteraves avec pucerons verts aptères dans les sites du réseau :

On a observé cependant en juin de nombreux vols de pucerons verts ailés, dans des proportions inégalées pour cette période, correspondant normalement à une régression naturelle des pucerons. Il est actuellement difficile d'évaluer l'impact de ces vols. D'après des études conduites par INRAE, la transmission des polerovirus est négligeable pour des stades de betteraves aussi tardifs. En revanche, une transmission par le virus de la jaunisse grave BYV est toujours possible.

Évolution hebdomadaire du pourcentage de betteraves avec pucerons verts ailés dans les sites du réseau :

Les pucerons noirs, très présents cette année 

Autre fait marquant de 2025 : la présence de pucerons noirs en grand nombre, avec 88 % des sites atteints et une présence précoce, dès la deuxième quinzaine d’avril. Cependant la pression de cette année est restée inférieure à celles de 2022 et 2019 : 39 % de betteraves avec pucerons noirs contre 59 % en 2022, et 43 % en 2019. 

Des auxiliaires présents tardivement à partir de la mi-mai 

Les auxiliaires des pucerons ont été observés en plus grand nombre à partir de la mi-mai : en majorité des coccinelles, mais aussi des araignées, chrysopes, syrphes, entomophtorales et hyménoptères.  

Premier point sur la jaunisse 

Les premières notations de suivi des jaunisses virales ont été réalisées dans le réseau. La majorité des parcelles présente très peu de symptômes, mais un croissant au sud de Paris jusqu'en Champagne se dessine, avec quelques parcelles déjà fortement touchées, alors que d'autres ne présentent aucun symptôme. Les notations des jaunisses vont se poursuivre cet été. 

Suivre pour mieux gérer 

Le réseau d'épidémiosurveillance permet de suivre les bioagresseurs grâce à l'observation de 200 à 300 parcelles betteravières. Grâce à la mobilisation d'une centaine d'observateurs, les animateurs régionaux publient chaque semaine l'état de santé des betteraves dans les Bulletins de Santé du Végétal (BSV). De plus, ces données alimentent en temps réel l'outil Alerte Pucerons.