En 2025, l’ITB, en partenariat avec la Chambre d’agriculture d’Île-de-France, a conduit une expérimentation dans les Yvelines sur 10 hectares de betteraves biologiques afin d’évaluer l’efficacité du robot Farmdroid. L’objectif : mieux comprendre ses atouts et ses limites dans la lutte contre les adventices et mesurer son intérêt économique pour les agriculteurs.
Des résultats contrastés du binage à l’aveugle
Aprés réalisation du semis par le robot, trois modalités de binage à l’aveugle (en post-semis, pré-levée) ont été comparées (sans binage, binage à 1 cm, binage à 2 cm de profondeur). Les observations montrent que ce type d’intervention, recommandée par le constructeur, ne réduit pas les infestations d’adventices et peut même pénaliser la levée des betteraves si trop de terre est ramenée sur le rang semé. Toutefois, il reste utile pour préparer le sol et faciliter l’action des couteaux de désherbage du robot.
Une conduite perturbée par le climat
Le printemps 2025 a été marqué par plusieurs orages, compliquant le calendrier des passages. Malgré trois interventions de désherbage mécanique entre les stades 4 et 8 feuilles des betteraves, le robot s’est montré peu efficace sur certaines adventices, notamment les chénopodes très développés.
Un intérêt économique confirmé en bio
Au-delà des résultats techniques, l’ITB et l’ARTB ont réalisé une analyse économique avec le logiciel Systerre. Si le coût d’acquisition du robot alourdit les charges de mécanisation, il est compensé par une réduction significative de la main-d’œuvre de désherbage manuel et de la consommation de carburant. Au final, un itinéraire bio avec Farmdroid revient moins cher qu’un itinéraire bio classique, mais reste environ trois fois plus coûteux qu’un itinéraire conventionnel.
Enseignements pour les agriculteurs
Les retours d’expérience soulignent plusieurs points de vigilance :
- une préparation fine et plane du sol est indispensable,
- le robot est particulièrement pertinent pour le désherbage très précoce (dès 2 feuilles),
- au-delà de 8 feuilles, une bineuse traditionnelle reprend l’avantage,
- la surveillance quotidienne du robot est nécessaire.
Retrouvez l’intégralité des résultats et les analyses détaillées dans le Cahier technique du Betteravier Français n°1204.