Les informations recueillies sur les contraintes et les choix réalisés par les betteraviers pour la conduite de l’irrigation permettront d’évaluer, grâce à l’outil de simulation Optirrig, des scénarios d’irrigation au plus proche de la réalité.

Des éléments d’analyse pourront être apportés sur une diversité importante de situations. Plusieurs cas seront traités prioritairement comme la date de fin de l’irrigation selon les contextes pédoclimatiques, les stratégies à prioriser en cas de contraintes importantes sur les volumes d’eau, l’intérêt de tours d’eau réalisés, par opportunisme, en fin de campagne. Les retours des répondants sur ces éléments particuliers sont indiqués ci-dessous.

Parmi les 206 répondants, 141 indiquent pouvoir irriguer leurs betteraves toute l’année, soit avec un matériel dédié exclusivement aux betteraves, soit avec un matériel utilisé alternativement sur d’autres cultures. Les 65 répondants restants irriguent leurs betteraves en fin de campagne, une fois l’irrigation terminée sur les autres cultures (principalement les pommes de terre, légumes et céréales).

Les principaux enseignements dans le cas d’une irrigation pendant toute la campagne

Une majorité des répondants (73 sur 141 répondants) dans cette situation sont dans le Loiret et l’Eure-et-Loir, des départements dans lesquels l’irrigation des betteraves sucrières est historiquement pratiquée.

Une question majeure concernant ces pratiquants est la date de fin de l’irrigation. Dans le Centre-Val de Loire, la date conseillée de fin de l’irrigation est aux alentours du 15-20 août. En effet, au-delà de cette date, il est possible d’avoir une mauvaise valorisation des tours d’eau. Cependant, les dernières années météorologiques, durant lesquelles des tours d’eau plus tardifs ont été bien valorisés, ont pu remettre en question ce conseil. Dans les résultats remontés par l’enquête et indiqués dans la figure ci-dessous, 25 % des répondants indiquent irriguer leurs betteraves sucrières au-delà de cette date si celles-ci subissent un stress hydrique. Les travaux de simulation pourront permettre d’évaluer l’intérêt de ces stratégies.

Un autre résultat tiré de cette enquête questionne. En cas de restriction sur le volume d’eau disponible, la stratégie actuellement conseillée par l’ITB, en région Centre-Val de Loire, est d’irriguer les betteraves en début de campagne. Or, comme le montre la figure ci-dessous, 36 % des répondants indiquent employer des stratégies différentes.

Les principaux enseignements dans le cas de tours d’eau tardifs, réalisés par opportunisme

Les répondants indiquant n’irriguer leurs betteraves qu’après avoir terminé l’irrigation d’autres cultures se situent majoritairement dans les Hauts-de-France (44 sur 65).

L’objectif des travaux de simulation sera de déterminer, dans quelle mesure, et sous quelles conditions, ces stratégies peuvent être intéressantes.

Dans la plupart des cas, les répondants indiquent ne pouvoir réaliser qu’un seul tour d’eau sur leurs betteraves sucrières. Cela questionne l’intérêt économique d’un tel apport, notamment en situation de stress hydrique intense.

Par ailleurs, dans ces situations, les tours d’eau peuvent être réalisés particulièrement tardivement. Plus de 50 % des répondants indiquent être susceptibles d’irriguer au-delà du 20/08. Il s’agira d’étudier, là encore, l’intérêt de ces pratiques dans une diversité de contextes pédoclimatiques.