Au cours des trois années de recherche (2021-2023), 84 essais testant les plantes compagnes ont été mis en place par l’ITB, les Services Agronomiques de Sucrerie et les lycées agricoles impliqués dans ce projet. Plusieurs espèces ont été testées, et les graminées comme l’avoine rude et l’orge de printemps ont montré les meilleurs résultats. La féverole pourrait être une option dans les secteurs où la problématique de graminées adventices résistantes est forte, mais la conduite est plus délicate en raison de sa sensibilité au programme de désherbage de la betterave.  

Moins de pucerons par betteraves...

L’avoine rude et l’orge de printemps en plante compagne permettent de réduire respectivement de 36 % et 33 % en moyenne le nombre de pucerons verts aptères Myzus persicae par betterave (Figure 1). La féverole permet une réduction de 19 % en moyenne. Ces chiffres ont été obtenus grâce aux 51 essais conduits entre 2021 et 2023, sans protection aphicide pour évaluer l’efficacité du levier seul.

En combinant les plantes compagnes à une stratégie de protection aphicide classique, des niveaux de réduction de pucerons verts aptères intéressants sont également observés avec 40 % de réduction en moyenne pour l’avoine rude et 27 % pour l’orge, comparativement à la protection aphicide seule. Avec la féverole, les résultats sont très variables et ne montrent pas d’efficacité supplémentaire en moyenne. 

Figure 1 : Efficacité des plantes compagnes sur les pucerons verts aptères. N = nombre d'essais.

... et des symptômes de jaunisse parfois réduits

Concernant les symptômes de jaunisse, les trois espèces de plantes compagnes ont permis dans l’ensemble, de réduire les symptômes (Figure 2). Beaucoup de variabilité a été constatée dans les résultats obtenus. L’efficacité moyenne de l’avoine rude est de 45 %, 37 % pour l’orge et 32 % pour la féverole. 

Figure 2 : Efficacité des plantes compagnes sur les symptômes de jaunisse. N = nombre d'essais.

Impact sur le rendement betteravier

Les plantes compagnes sont présentes en début de cycle de la betterave sucrière, et peuvent concurrencer les betteraves si elles sont maintenues trop longtemps. La perte de rendement est d’autant plus importante lorsque la destruction des plantes compagnes a été réalisée tardivement (Figure 3). Pour les graminées, il semblerait toutefois qu’une destruction plus précoce permette de réduire l’impact sur le rendement des betteraves, avec une perte de 5 % pour une destruction au stade 6 feuilles des betteraves.

Figure 3 : Concurrence des plantes compagnes sur le rendement des betteraves selon la période de destruction. N = nombre d'essais.

Les plantes compagnes continueront d'être testées en 2024, en combinaison d'autres leviers pour définir des stratégies optimales de protection de la culture contre la jaunisse selon les dynamiques des populations de pucerons au printemps.