Etape 1 : déterminer ses objectifs
Plusieurs objectifs peuvent être envisagés vis-à-vis de l’implantation d’un couvert :
- le caractère piège à nitrates (Cipan), plus ou moins prononcé, si des apports organiques ou de l’azote restitué d’un précédent légumineuse doivent être valorisés
- la couverture du sol pour étouffer les adventices et/ou protéger la structure du sol
- la restitution d’azote avec des couverts à base de légumineuses
- l’amélioration de la structure du sol en privilégiant des espèces avec un fort développement racinaire.
Etape 2 : faire un état des lieux du contexte et des contraintes de la parcelle
Il est indispensable de croiser ses objectifs avec le contexte parcellaire et les contraintes en termes d’organisation du travail. Selon ces critères, des caractères spécifiques aux espèces et aux variétés vont être recherchés suivant le tableau indiqué ci-dessous. Des incompatibilités peuvent alors se révéler par la suite dans le choix des solutions de couverts possibles.
Intitulé | Contrainte | Caractère recherchés |
---|---|---|
Jours disponibles au semis | Libération tardive de la parcelle | Aptitude à pousser en jours courts |
Vitesse de semis | Surfaces à semer importantes, besoin de dégager du temps | Tolérance à une qualité de semis moyenne |
Praticabilité | Sols non praticables en conditions humides (principalement les sols argileux) | Bonne vigueur, végétation basse autorisant un labour direct |
Non labour | Respect de la structure de parcelles en non labour ou préparées à l'automne | Facilité de destruction, caractère gélif, port couvrant |
Espèces présentes dans la rotation | Eviter les relais de maladies et ravageurs | Privilégier des espèces non hôtes |
Selon les cultures présentes dans la rotation, le choix des espèces doit tenir compte des ravageurs et maladies que seraient susceptibles d’entretenir, voire de multiplier un couvert. Pour une rotation avec un retour fréquent du colza, il faudra éviter au maximum l’emploi de crucifères. Pour une rotation avec du pois, il sera nécessaire d’éviter les espèces qui pourraient servir de relais aux maladies des pois et féveroles. Pour un couvert implanté avant betterave, il est indispensable, si une crucifère (moutarde ou radis) est implantée, de choisir une variété nématicide !
Etape 3 : choisir son couvert
En croisant les objectifs et les contraintes, l’ITB propose la grille de choix suivante (non exhaustive!), dans le cas de la possibilité d’effectuer un semis précoce (fin juillet – début août) :
Aucune contrainte | Vitesse semis | Praticabilité | Non labour | |
---|---|---|---|---|
Cipan | Radis, moutarde tardive, avoine, phacélie | Moutarde tardive, radis | Avoine printemps, moha, moutarde tardive | Avoine rude, moutarde tardive, radis sensible au gel |
Cipan ++ | Radis ("vigueur +"), moutarde tardive | Radis ("vigueur +"), moutarde tardive | Moutarde tardive | Avoine printemps, moutarde tardive, radis sensible au gel |
Couverture | Phacélie, radis | Pas de solution adaptée, compromis difficile à obtenir | Moutarde tardive | Phacélie, associations avec vesces |
Restitution | Toutes associations crucifères-légumineuses | Pas de solution adaptée | Associations avoine-légumineuses | Associations avoine-trèfle d'A, avoine-vesce, phacélie-vesce... |
Structure du sol | Avoine printemps, avoine rude, association radis-vesce, avoine-vesce | Avoine printemps, avoine rude, seigle | Avoine printemps, avoine rude | Avoine printemps, avoine rude, association avoine-vesce |
Le tableau illustre que le choix des moutardes et radis doit se faire jusqu’à la variété : des caractères de vigueur ou encore de tolérance au gel peuvent être spécifiques, évalués chaque année par l'ITB.
Pour des semis plus tardifs (fin août – début septembre), il sera possible d’envisager des moutardes plus précoces. Il sera par contre inutile d’envisager l’implantation de légumineuses. Celles-ci ne se développeront que très peu et ne rempliront par leur rôle. Il n’existe donc pas de solution satisfaisante dans l’optique d’un objectif de restitution d’azote pour un semis envisagé tardivement.
En résumé, le choix d’un couvert doit se faire à la parcelle pour atteindre les objectifs fixés, et en maitriser le coût.