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PNRI - Des champignons endophytes pour contrôler les pucerons

ITB National ·

Des champignons qui vivent en symbiose avec les végétaux ont été identifiés comme potentiel moyen de lutte contre les pucerons verts. Des essais sont réalisés dans le cadre du PNRI pour analyser les mécanismes en jeu et évaluer l’impact sur les pucerons.

 

Des champignons appelés néotyphodium, inoculés dans des graminées, produisent des composés alcaloïdes insecticides de la famille des lolines. Il a été démontré que ces composés ont des effets conséquents sur la mortalité des pucerons. Ces champignons établissent une relation de symbiose avec les graminées, d’où le qualificatif « endophytes ». La nature et la quantité des composés insecticides produits dépendent de l’association champignon-hôte : l’ITB teste actuellement des fétuques inoculées avec des souches de cette espèce de champignons. 

 

Dans le cadre du PNRI, des essais sont menés dans l’objectif d'une absorption des composés par le système racinaire des betteraves, en détruisant préalablement les fétuques pour les libérer dans le sol, et d’observer les conséquences sur les populations de M. Persicae. Étant donné que ces composés insecticides sont présents en quantité plus élevée si le développement des fétuques est avancé, il est nécessaire de les semer au plus tard pendant l’interculture. L’enjeu est également d’éviter une concurrence pénalisante pour les betteraves. 

 

Trois essais au champ ont été réalisés dans ce cadre, en Normandie, en Champagne, et en Picardie, mais ce dernier a dû être abandonné (à cause du développement trop lent des fétuques, concurrencées par les repousses de céréales et adventices).

 

 

 

Afin de maximiser le développement des fétuques, il a été décidé de prolonger leur végétation dans les betteraves, et de semer les betteraves dans le couvert en réalisant au préalable un travail du sol localisé. 

 

En Normandie, la fétuque a été semée en direct juste après la moisson, avec un développement correct et un salissement limité. La destruction de la fétuque s’est faite grâce à un antigraminée, appliqué une fois les betteraves levées. Le développement avancé de la fétuque a fortement concurrencé les betteraves et ceci a conduit à réaliser une seconde application. Le seuil des 10 % de betteraves atteintes par les pucerons verts a été franchi au 31 mai dans la modalité avec fétuques, trois semaines après la modalité classique.

 

Dans L’Aisne et en Champagne, le semis a été réalisé après un travail du sol généralisé. Le développement des fétuques a été lent, accompagné d’un salissement de la parcelle, montrant que la variété de fétuque proposée nécessitait un semis très précoce. 

 

 

 

En Champagne, le gel ayant endommagé le premier semis de betterave, une application de glyphosate a dû être réalisée avant le second semis et a donné l'opportunité de détruire les fétuques et les adventices. Une concurrence entre les fétuques et les betteraves s’est cependant manifestée en raison d'une action ralentie du désherbant en conditions froides, et de l’azote préalablement absorbé. Sur un premier comptage, réalisé fin mai, deux fois moins de pucerons verts ont été observés dans la modalité avec fétuques. Début juillet, aucune différence n’est constatée. Les résultats obtenus sur les populations de pucerons sont à interpréter avec prudence.

 

Pour les trois essais, des mesures spécifiques ont montré qu'il n'y a pas eu migration des composés insecticides vers les betteraves. Ce qui amène à penser que l’effet sur les populations de pucerons est due à l’association entre betterave et fétuque et à la présence de composés insecticides dans la fétuque. Il peut également y avoir des biais liés au niveau du développement des betteraves et au peuplement, plus faibles dans la modalité avec les fétuques. De plus, la concurrence entre fétuques et betteraves, accentuée par un itinéraire technique délicat pour obtenir une bonne levée des betteraves, s’est avérée être trop pénalisante pour le rendement final.

L’objectif de ces essais sur les prochaines années sera d’optimiser au mieux ce transfert grâce à la dégradation de la fétuque, et de tenter de limiter la concurrence du couvert sur les betteraves. L'ITB continue de travailler sur les dynamiques possibles entre champignons endophytes et betteraves, grâce à différentes expérimentations en serre et au champ afin de trouver les moyens pour lutter efficacement contre les pucerons. 

 

 

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