Les polérovirus, majoritaires en Ile-de-France en 2021
L’ITB a prélevé en 2021 des feuilles de betteraves de 24 parcelles en région Ile-de-France afin de les analyser pour y détecter les virus responsables de la jaunisse. En effet, 4 virus de 3 familles de la jaunisse existent : le BYV (responsable de la jaunisse grave), les polérovirus BMYV et BChV (responsables de la jaunisse modérée) et le BtMV (responsable de la jaunisse de type mosaïque). Sur les échantillons analysés par test ELISA, 89 % contenaient des polérovirus et 28 % du BYV, ce qui signifie que 17 % des plantes étaient co-infectées (BYV-polérovirus).
Pour aller plus loin et différencier les polérovirus présents, l’ITB a réalisé un test moléculaire par PCR sur 14 échantillons. Le BChV est largement majoritaire et est détecté seul dans 11 échantillons. Le BMYV est détecté seul sur 2 échantillons et en co-infection avec le BChV dans 1 échantillon.
Le BChV est très largement majoritaire en région Ile-de-France en 2021. Mais le pourcentage de co-infections et la proportion des différents virus pouvant être changeante selon l’année, il faudra consolider ces résultats en 2022, 2023 et 2024.
Prévalence des virus de la jaunisse détectés par test ELISA en Ile-de-France en 2021
Prévalence des polérovirus de la betterave détectés en Ile-de-France par PCR en 2021
Pour compléter cette analyse, et connaître la prévalence virale des pucerons, des bacs jaunes ont été installés sur 4 parcelles. Les pucerons ainsi collectés seront prochainement identifiés.
Quelles espèces favoriser dans les bandes fleuries ?
Dans le cadre de Modefy, l’ITB travaille également sur l’utilisation de bandes fleuries pour favoriser le contrôle biologique par les auxiliaires.
Des essais sous serre ont été mis en place cet hiver pour tester la capacité des plantes utilisées dans les mélanges à acquérir les virus responsables de la jaunisse puis à transmettre le virus aux betteraves. Parmi les plantes couramment utilisées dans des mélanges fleuris, 9 espèces ont été testées en 2021 : achillée, blé, caméline, coriandre, vipérine, marguerite, lin, matricaire et phacélie. Au minimum 3 des espèces testées peuvent être infectées par au moins un polérovirus en conditions expérimentales. Des tests complémentaires seront donc réalisés sur ces plantes pour évaluer le risque de transmettre ces polérovirus à des betteraves. S’il s’avère que ces plantes sont sources de jaunisse, il sera préconisé de les retirer des compositions de bandes fleuries afin de prévenir la création de réservoir en bordure de parcelles.
L’ITB a testé sous serre la capacité des plantes utilisées en bandes fleurie à acquérir la jaunisse
Ces analyses vont être complétées par des tests au champ, en conditions réelles : des bandes fleuries ont été semées à l’automne sur 3 parcelles en Champagne. Ces bandes fleuries seront suivies sur 3 ans, en 2022, 2023, et 2024 afin de comparer l’efficacité des mélanges sur une longue période, mais aussi pour évaluer l’évolution de la composition floristique dans le temps et mesurer d’éventuels effets de salissement de la parcelle en bordure.
Développement d’une bande fleurie du projet Modefy au 20 janvier 2022
