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Lâchers d’auxiliaires : des premiers résultats intéressants sur la jaunisse

Copyright : Tereos

Le projet Chryscontrol vise à évaluer l’intérêt des lâchers de chrysopes dans les parcelles de betteraves pour réguler les populations de pucerons vecteurs des virus responsables de la jaunisse virale. Ces lâchers combinés avec d’autres leviers de contrôle (plantes compagnes, aphicides…) sont également expérimentés. Découvrez ci-dessous les premiers résultats de ces solutions obtenus sur l’expression des symptômes de jaunisse.

 

Cet article a été rédigé par Damien Andrieu, Tereos

 

Depuis 2019, le service agronomique de Tereos expérimente en partenariat avec l’entreprise Koppert les lâchers de chrysopes sur les parcelles de betteraves pour réguler les populations de pucerons responsables de la jaunisse. Des premiers résultats intéressants ont été obtenus en 2019 et 2020 sur la réduction du nombre de pucerons dans les zones où les lâchers ont été réalisés. Ces essais ont permis de mettre en évidence les dosages d’auxiliaires minimum à apporter ainsi que les conditions favorables pour le développement des larves : climat, positionnement vis-à-vis de l’itinéraire technique de la betterave…

 

Ces expérimentations ont été intégrées au PNRI dans le cadre du projet Chryscontrol et les premières combinaisons de leviers ont alors été testées. Les conditions printanières fraîches et pluvieuses de 2021 n’ont pas été favorables au développement des pucerons et des auxiliaires. Toutefois, les enseignements issus des comptages de pucerons ont permis de montrer que l’association de larves de chrysopes avec des plantes compagnes était plus efficace que chacun des leviers évalués de façon indépendante. En 2022, le positionnement des chrysopes dans un itinéraire technique post-néonicotinoïdes a été évalué. Sur l’un des 3 sites, à Ligescourt (80), des symptômes de jaunisse virale se sont exprimés. Les résultats issus de cette expérimentation sont présentés ci-dessous. X, 2X, 3 X  correspondent aux doses de larves, X*2 signifie que la dose X a été apportée à 2 dates. La plante compagne était une orge d'hiver.

 

 

Plusieurs enseignements ressortent de cette expérimentation (essai conduit en 3 répétitions, 3000m² par modalité) :

 

  • La surface affectée par la jaunisse s’élève à 50% dans le témoin non traité et sans association ;
  • La plante compagne permet une réduction de 62% des symptômes de jaunisse dans cet essai ;
  • L’effet des lâchers d’auxiliaires est variable selon la forme (larves ou œufs), la dose et le nombre de lâchers effectués. En fonction des stratégies évaluées sans plantes compagnes, la réduction des symptômes de jaunisse par l’action des auxiliaires est comprise entre 30% et 67% ;
  • Sans insecticide, la meilleure stratégie consiste à lâcher deux fois plus de larves que la dose de référence sur des betteraves associées à de l’escourgeon. Sur cette modalité, les symptômes de jaunisse ont été réduits de 82% par rapport au témoin ;
  • Dans les conditions de cet essai, l’apport de larves de chrysope en relais de la stratégie aphicide n’a pas apporté d’efficacité supplémentaire sur la jaunisse par rapport à l’aphicide non relayé, contrairement aux résultats obtenus sur les comptages de pucerons réalisés au printemps. Parmi les hypothèses explicatives : la dose d’auxiliaires apportée n’était peut-être pas adaptée, ou la pression de la jaunisse virale n’était pas assez élevée pour permettre d’obtenir des différences entre modalités.

 

 

Figures 1 à 3 : Témoin non traité, Larves de chrysopes uniquement, Teppeki puis larves de chrysopes

 

Ces résultats ouvrent des pistes intéressantes concernant le contrôle des pucerons vecteurs des virus responsables de la jaunisse par les auxiliaires. L’amélioration des résultats sur les symptômes de jaunisse en combinaison avec des plantes compagnes permet d’espérer une synergie entre ces leviers.

 

Les efforts de recherche se concentrent maintenant sur la faisabilité technico-économique de cette solution actuellement inaccessible pour les agriculteurs betteraviers (bien supérieure à 100€/ha). Des solutions opérationnelles de ces lâchers seront testées en 2023.

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