Une grande diversité de dispositifs est suivie dans le cadre du PNRI. Trois exemples situés dans le Val d'Oise ou dans l'Eure sont décrits dans cet article, testant des solutions applicables aussi bien en agriculture conventionnelle que biologique. Sur les 481 ha inscrits, 14 % sont en production biologique.
Comptages de pucerons dans des betteraves associées
17 parcelles font l'objet de tests de betteraves associées dans le réseau des fermes pilotes. Dans cet exemple sur un essai situé dans l'Eure, les premiers comptages de pucerons ont été réalisés le 18 mai pour analyser l'impact des plantes compagnes sur la réduction des populations de pucerons sur betteraves. Trois associations sont testées : l'avoine, la vesce et la féverole.
L'avoine est bien développée sur ce site, et semble montrer un effet sur les populations de pucerons. Le niveau de développement du couvert paraît déterminant d'après les observations faites sur les autres parcelles du réseau.
La vesce a été fragilisée par les gelées sur ce site. Il semble aussi que cette espèce supporte mal le programme de désherbage appliqué sur betterave : cette observation a été faite sur plusieurs sites. Il conviendra de comprendre les différences de développement entre sites, et de décider, pour les prochaines campagnes, du maintien de la vesce dans les dispositifs. Sur ce site, le faible développement de la vesce ne permet pas, a priori, de constater une population de pucerons moindre, par rapport au témoin.
Le développement de la féverole a été limité par les gelées et les températures froides. A l'avenir, une densité de semis plus élevée semblerait préférable afin d'augmenter la couverture du sol. Des conditions climatiques plus douces que cette année exceptionnelle permettront un meilleur développement et probablement de maximiser l'effet observé sur les populations de pucerons.
La destruction de ces couverts devrait s'opérer d'ici une quinzaine de jours afin de limiter la concurrence sur les betteraves. A ce stade, aucun retard de développement n'est noté sur les betteraves associées, par rapport au témoin.
Suivis à proximité d'une bande fleurie
Près de 30 parcelles comportent des bandes fleuries, qu'elles soient pérennes ou annuelles (semées à l'automne 2020 ou en fin d'hiver). Les semis de mars pâtissent de mauvaises conditions de développement, leur intérêt sur les vols de pucerons de mai sera faible à inexistant. Un premier comptage de pucerons a été réalisé à proximité d'une bande fleurie implantée en 2019, sur cette parcelle située dans le Val d'Oise. De nombreuses espèces y sont actuellement en fleurs.
Des comptages sont prévus tous les quinze jours à trois distances de la bande fleurie, et d'une bordure témoin, afin d'évaluer le potentiel impact sur les populations de pucerons dans les betteraves.
Déclenchement de lâchers de chrysopes et d'hyménoptères parasitoïdes
La présence de pucerons sur la parcelle du Val d'Oise a permis de déclencher le lâcher d'oeufs de chrysopes et d'hyménoptères parasitoïdes afin d'évaluer un potentiel effet sur la réduction des populations de pucerons sur betteraves. Des lâchers sont prévus ou ont déjà été réalisés dans d'autres régions.
Un premier lâcher a été réalisé la semaine dernière, et un second devrait être réalisé la semaine prochaine. Des comptages de pucerons sont prévus tous les 7 jours.
Les oeufs sont mélangés avec des cosses de sarrasin pour permettre une répartition homogène sur les surfaces d'épandage.