La carte publiée ce 17 septembre présente le pourcentage de parcelles de betterave avec des symptômes avérés de jaunisse virale, indépendamment de la gravité de ces infestations. Elle met en avant la rémanence des viroses sur le territoire.
Pour rappel, en 2021, près de 90 % des parcelles ont bénéficié d’une protection NNi allégée prévenant des infestations aux premiers stades de croissance des betteraves. Finalement, le niveau n’est plus que de 77%, en tenant compte des re-semis sans NNI, suite aux importants dégâts de gel d’avril.
Les symptômes de jaunisse sont apparus tardivement au mois d’août, suite à une arrivée des pucerons plus tardive en 2021 que les deux années précédentes, comme le montre le graphique ci-dessous.
Néanmoins, les moyennes cachent des disparités. Quelques départements ont été plus fortement touchés, en particulier le Loir-et-Cher, les Yvelines et l’Essonne, avec des premiers symptômes dès le 21 juin, puis l’Eure-et-Loir, le nord de la Seine-et-Marne et les Ardennes.
Comparaison des parcelles avec et sans traitement de semences
Le réseau d'épidémiosurveillance mis en place en 2021 permet de suivre 2 types de parcelles : avec ou sans traitement de semences insecticide à base de néonicotinoïdes (NNI).
Les parcelles sans NNi sont logiquement plus impactées qu’en présence de NNi. Néanmoins, la protection allégée de 25 % en 2021 n’a pas permis d'épargner les parcelles avec semences traitées. Le niveau de gravité (proportion de la surface parcellaire touchée) reste néanmoins faible dans les parcelles traitées.
Prévalences virales
En 2019, les analyses virales réalisées dans le cadre du projet Casdar ExTraPol, en collaboration avec l'INRAE de Colmar et le GEVES, avaient montré une très forte prévalence des polérovirus (93 %) en France dont 72 % de BChV, contre seulement 7 % de BYV et une faible proportion de co-infections (4 %).
En 2020, la situation était différente avec une très forte prévalence du BYV (> 90 %), et de très nombreuses co-infections avec le BtMV et des polérovirus.
En 2021, l’ITB a réalisé des premières analyses sur 80 échantillons (voir carte ci-dessous). A ce stade, la prévalence du virus de la jaunisse grave BYV est moindre en 2021 qu’en 2020. Néanmoins, nous constatons logiquement des co-infections (BYV+polérovirus), le plus souvent dans les zones les plus marquées par des symptômes.