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PNRI : Mieux comprendre les dynamiques entre pucerons, auxiliaires et infrastructures agroécologiques (projet IAE)

ITB National ·

L’ITB s’est entretenu avec Anne Le Ralec, cheffe de file du projet PNRI « Infrastructures Agroécologiques », mené par INRAE, UMR INRAE Agrocampus Ouest UR1 IGEPP (Rennes, Angers) ; UMR CNRS UR1 ECOBIO (Rennes) ; UMR CNRS UPJV EDYSAN (Amiens) ; UMR INRAE UL LAE (Vandoeuvre). Elle présente les avancées du projet IAE.

Une infrastructure agroécologique peut se résumer ainsi : 

« Une infrastructure agroécologique (IAE) correspond à tout habitat semi-naturel d’un agroécosystème, spontané ou créé par l’humain et géré selon un régime de perturbation faible, la dynamique « naturelle » de l’habitat étant favorisée. Il existe une diversité d’IAE, dont les prairies permanentes, les bandes enherbées, les haies et arbres isolés, mais également les zones humides comme les mares ou prairies humides. Le plus important pour la biodiversité est la complémentarité de ces IAE » (source : Occitanie-Chambre de l’agriculture).

Le projet IAE se divise en deux temps : 

-    dans un premier temps, la réalisation d’une étude de faisabilité de l'évaluation contextuelle de l’efficacité de différents types d’infrastructures agroécologiques du point de vue de la régulation des populations de pucerons vecteurs de virus, dans différentes régions de production,

-    dans un second temps, une période d’expérimentation visant à mesurer l’efficacité réelle de ces infrastructures sur les populations de pucerons et d’auxiliaires, en prenant en compte les contextes climatiques et paysagers.

 

Recherche des parcelles et étude de faisabilité

 

La première condition pour la réalisation du projet est de trouver des parcelles disponibles pour les essais et observations. Les membres du projet recherchent des parcelles de betterave disposant déjà d’IAE, et d’autres où en installer. 

Sur ces espaces, l’objectif est de repérer les IAE permettant un meilleur contrôle de la pression de pucerons (bandes fleuries, bandes enherbées, haies, etc.).

Les fermes pilotes d’expérimentation sont un premier point d’accès. Parallèlement, de nouveaux terrains d’observation ont été mis en place sur le domaine expérimental du Rheu d'INRAE avec différentes variétés de betterave, sur des micro-parcelles pour mettre au point les méthodes de suivi favorisant la précision des mesures.

Par la suite, le projet vise à intégrer d’autres parcelles dans des environnements différents afin de déterminer l’influence des paysages et des climats sur l’effet des IAE. Cela permettra de proposer des dispositifs adaptés pour chaque région betteravière.

 

Des recherches méthodologiques

 

Méthodes d’échantillonnage : 

 

L'objectif est de quantifier les populations de pucerons et d’auxiliaires le plus précisément possible. C’est pourquoi, plusieurs stratégies de comptage d’insectes ont été expérimentées, afin d’identifier le meilleur compromis entre précision et facilité de mise en œuvre.  

Deux méthodes d’échantillonnage ont été testées :

 

  • un comptage au champ sur betteraves en place,
  • un comptage au laboratoire, après arrachage des plants de betterave, immédiatement ensachés
  • un comptage supplémentaire a été effectué sur des plants arrachés après comptage au champ. 

 

La comparaison de ces trois méthodes permet à la fois de voir si le comptage sur plante au champ conduit à une sous-estimation des populations de pucerons et s'il provoque une chute des individus. A ce stade, les comptages au laboratoire se sont avérés plus adaptés, moins contraignants et plus précis, au moins dans la phase initiale du développement des populations de pucerons. 

 

Modalités d’exclusion :

 

L’UMR IGEPP évalue également de façon détaillée l'impact des différents auxiliaires, colonisant les parcelles en volant ou en marchant, grâce à diverses modalités d’exclusion, qui permettent d’observer un type d’auxiliaires à la fois :

 

  • des cages insect-proofs permettant d’empêcher l’arrivée d’insectes volants (prédateurs et parasitoïdes) à l’intérieur de la cage,
  • des pièges au sol et des barrières à gazon pour exclure/diminuer les populations de prédateurs qui se déplacent en marchant,
  • une exclusion totale des auxiliaires, avec l’ensemble des modalités énumérées.

 

Ces dispositifs servent à quantifier l'effet des grands types d’auxiliaires sur les populations de pucerons. Il sera alors possible de travailler sur des IAE favorisant ces types d’auxiliaires.

 

 

 

Des recherches scientifiques 

 

L’UMR IGEPP s’intéresse également aux dynamiques de parasitisme/prédation, grâce à des tests moléculaires. L’objectif est d’identifier les moments d’intervention des auxiliaires sur les pucerons et de comprendre « qui parasite qui, qui mange quoi, à quel moment et en quelles quantités ».

Par exemple, cela permettra de savoir un peu mieux, quels prédateurs mangent principalement ou majoritairement des pucerons et de quelles espèces, et quel type n’en consomme que par substitution. Ce genre de test s’effectue grâce à des PCR sur le contenu du tube digestif des auxiliaires. 

Un autre volet scientifique du projet PNRI, porté par l'UMR ECOBIO, est l’écriture d’une synthèse bibliographique sur les facteurs de succès des approches agroécologiques, à des fins pédagogiques.

 

En résumé 

 

Le projet IAE a pour ambition d’apporter des éléments objectifs et quantifiés, pour mieux comprendre les dynamiques qui s’opèrent entre les pucerons et les auxiliaires et évaluer l'intérêt des IAE dans leur renforcement des régulations. Le projet vise également à proposer des IAE les mieux adaptées selon les contextes climatiques et paysagers, en fonction des éléments de faisabilité obtenus. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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