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Les essentiels de la campagne 2020 dans le Nord-Pas-de-Calais

ITB Nord - Pas-de-Calais ·

Sous l’effet d’un climat hostile (vent sec desséchant, déficit pluviométrique) et d'une pression parasitaire élevée, la betterave 2020 n’a pas été épargnée.

Bien que supérieurs à la moyenne nationale, les rendements du Nord - Pas-de-Calais (82 t à 16) sont bien en dessous des 90 tonnes à l’hectare établies depuis 5 ans.

Source CGB Nord-Pas-de-Calais

 

Les causes de ces faibles rendements

  • Des doubles levées : Après un hiver humide, le temps sec du printemps a compliqué les préparations des sols argileux. Le manque de terre fine entraîne des levées décalées dans 15 % des parcelles. Ces levées échelonnées impactent le potentiel des parcelles concernées et rendent plus difficile le désherbage.  
  • Le déficit hydrique en 2020 a accentué les écarts de rendement, plus importants à l’intérieur des terres notamment sur le secteur de cambrai. L’OAD IRRIBET, disponible ici, permet d’optimiser l’irrigation.
  •  La disponibilité en azote contrariée par le temps sec estival et le retour des pluies en septembre a par contre favorisé une absorption importante et tardive de l’azote, au détriment de la richesse.
  • Le désherbage a été difficile, et au final des adventices sont mal maîtrisées (chénopodes, arroches, renouée des oiseaux). Réussir le désherbage c’est adapter le programme aux conditions climatiques et choisir les produits les plus performants. L'année montre qu'il ne faut pas hésiter à utiliser dès les premiers passages, en conditions sèches, les produits les plus efficaces à des doses adaptées (Safari 15 g, Safari Duo Active 105 g ou Centium 36CS 0,035 l). 
  • Et enfin au niveau sanitaire, il faut noter la réapparition de la jaunisse

 

Situation sanitaire en 2020

La teigne est en recrudescence depuis 2 ans, favorisée par les conditions sèches et chaude. Très présente dans le Cambrésis, elle gagne peu à peu du terrain et fragilise les betteraves. Le préjudice de cette chenille est estimé à 3-4% de pertes.

La jaunisse virale est quant à elle bien réapparue depuis le retrait des néonicotinoïdes en 2019. La maladie a été globalement maîtrisée grâce au respect du seuil d’intervention de 1 puceron aptère vert pour 10 betteraves et à l’utilisation de produits insecticides recommandés. Elle est présente dans 70 % des parcelles de la région et sa gravité est de 10 %. Le graphique ci dessous indique la présence de jaunisse (en %) en fonction du nombre de traitements aphicides. Le trait rouge représente la moyenne et les traits noirs la présence mini et maxi de jaunisse.

Sur 69 parcelles enquêtées, 63 n’ont pas reçu de traitement avec des pyrèthres  (présentées dans le graphique ci-dessus). 

En moyenne une double protection insecticide avec des produits efficaces a permis de diminuer de moitié la présence de la jaunisse.

Dans le tableau ci-dessus figure la répartition de la jaunisse dans les parcelles enquêtées. 40 % des parcelles ont une infestation ≥ à 10 %, soit une perte d’au moins 3t/ha.

Pour 2021, le retour des néonicotinoïdes est très attendu et doit être utilisé en priorité, car c’est la solution aujourd’hui efficace lors de vols massifs et précoces de pucerons.

Pour les maladies du feuillage, le déclenchement des traitements fongicides se fait traditionnellement sur rouille ou oïdium, puis la cercosporiose prend le relais, et ce depuis quelques années. Dans ce contexte, optimiser la protection fongicide passe par le respect des seuils d’interventions, le choix de variétés tolérantes en présence de cercosporiose et pour les arrachages tardifs, ainsi que le renforcement du programme en T2 avec le cuivre. 

 

Adaptation du choix des buses

Garantir une pulvérisation de qualité tout en respectant  la réglementation ZNT demande certaines adaptations.

La première règle est de respecter les conditions d’applications :

  • Absence de vent,
  • Hygrométrie supérieure à 60%,
  • Taille des gouttes pour un nombre d’impacts suffisant,
  • Utilisation de buses à réduction de dérive à proximité des ZNT avec un volume d’eau supérieur à 150 l/ha pour maintenir l’efficacité.

Le graphique ci-dessus est une synthèse des essais conduits de 2005 à 2008 par l'ITB en partenariat avec Arvalis. L’augmentation du volume d’eau permet de maintenir le le nombre d’impact.

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Agrément conseil de l’ITB à l’utilisation des produits phytosanitaires n° 7500002.
Le portail EcophytoPIC recense les techniques alternatives à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.


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