Ma parcelle se situe à Ostreville, près de St-Pol-sur-Ternoise dans le Nord-Pas-de-Calais. Depuis quelques temps, je m’intéresse aux alternatives pour utiliser moins de pesticides. J’ai tenté de mener des essais seul mais j’ai réalisé que j’avais besoin d’un accompagnement. Lorsque l’ITB m’a proposé de participer au PNRI, j’ai pris cela comme une réelle opportunité.
Nous avons de bonnes relations avec les observateurs, nous avons réalisé les semis ensemble. Lorsque j’ai une question, je peux les contacter facilement. Je trouve cela très appréciable et rassurant d’avoir des spécialistes qui m'entourent. Je sais également que durant la période du PNRI, les essais sur ma parcelle seront sérieusement suivis.
Nous avons testé cette année le dispositif de plantes compagnes, nous avons semé de l’avoine et de la vesce avant le semis des betteraves. Les associations en culture apportent de la matière organique au sol, et contribuent à la biodiversité des sols. Au printemps, les betteraves étaient affectées par la concurrence avec l'avoine mais nous avons décidé de la maintenir le plus longtemps possible car l'association a eu un effet bénéfique pour limiter les populations de pucerons.
A la récolte, nous avons constaté une perte de productivité de 16% sur la modalité avec avoine par rapport au témoin. C'était attendu vu la taille et la densité d'avoine. Pour l'an prochain, nous affinerons la date de semis des plantes compagnes et leur date de destruction, pour limiter suffisamment l'installation des pucerons sans concurrencer les betteraves.
Test de l'avoine comme plante compagne des betteraves (juin 2021)
Le PNRI donne la possibilité d’explorer des pratiques innovantes et d’apporter des améliorations année après année.
J’attends avec impatience le retour d'expérience des autres agriculteurs du réseau pour adapter au mieux mon itinéraire cultural.
A l’issue du PNRI, j’espère que nous aurons des pistes techniques et scientifiques solides, applicables, et surtout économiquement viables. En agriculture, trois ans restent courts, mais nous pouvons espérer repérer de nouvelles pratiques à mettre en place. Je suis assez optimiste.
Je suis très fier de participer à ce programme, de faire évoluer les mentalités, et d’ajouter ma pierre à l’édifice. Ce qui est stimulant c’est d’observer si des alternatives fonctionnent ou non, en temps réel, un peu comme si on avait des informations en avant-première. C’est aussi une opportunité de présenter aux autres agriculteurs ce qui est testé dans mon champ, de voir leur réaction et d’avoir leur retour.