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Comité technique Nord-Pas-de-Calais du 17 janvier 2024

Le comité technique de la délégation ITB Nord-Pas-de-Calais s'est tenu mercredi 17 janvier 2024, à Saint-Laurent-Blangy. Différents sujets y ont été traités, retraçant les faits marquants de la campagne 2023 :

Les essentiels de 2023 et les préconisations pour la campagne 2024

La période de semis a duré plus de 2 mois. Celle-ci a été perturbée par des pluies. La majorité des semis a été effectuée le 20 avril. Les derniers semoirs ont été aperçus en plaine le 15 mai. Les levées ont été facilitées par l'humidité du sol. Les populations étaient optimales 20 jours après le semis. Le temps peu poussant a ensuite entraîné des pertes de pieds dues à des bioagresseurs, notamment des limaces, des blaniules et des tipules. Cependant, le re-semis n'était pas nécessaire dans la majorité des cas. 

Pour limiter les pertes, il est nécessaire de favoriser la vitesse de levée, par une préparation de sol nivelée, bien rappuyée et peu motteuse. Cette préparation doit faciliter le contact terre/graine, et facilite le réglage du semoir, permettant notamment de maintenir la profondeur à 2,5 cm. Un excès de profondeur a pour effet de ralentir la croissance de la plantule, tout en augmentant la zone de contact avec le parasitisme.

L'ITB constate des richesses décevantes sur toute la campagne de récolte. L'explication en est multifactorielle :

  • L’excès d'azote limite la teneur en sucre, par une surproduction de feuilles,
  • Le climat de la fin d'été (humidité, chaleur) favorise une minéralisation tardive de l'azote,
  • L’excès de température nocturne, en fin d'été, engendre une consommation du sucre produit le jour,
  • La défoliation par la cercosporiose diminue la photosynthèse.

Il est impossible d'agir sur le climat, mais pour maintenir un niveau de richesse le plus élevé possible, il reste possible de veiller à respecter les doses d'azote conseillées, et de bien gérer la cercosporiose.

Le choix variétal est primordial pour lutter contre certains risques sanitaires, en effet, c'est le seul levier pour lutter efficacement contre les nématodes. Il doit se faire également en fonction du contexte agronomique des parcelles. La technologie SMART permet de gérer les betteraves adventices dans les situations problématiques.


Fertilisation et chaulage

Il est indispensable de réaliser un reliquat azoté pour la culture de la betterave. Celui-ci permet d’apporter l’azote au plus juste en tenant compte des fortes variabilités régionales. L’apport d’azote en localisé permet un gain de productivité de 3 %.

L’analyse de sol est tout aussi importante, elle permet de connaitre la quantité de phosphore et de potasse à épandre pour un bon développement de la culture, en tenant compte bien évidemment des produits résiduaires organiques.

Enfin, un bon état calcique permet un bon fonctionnement du support sol.


Désherbage

Les modifications réglementaires conduisent à une diminution du nombre de molécules. La diversité des modes d’action va permettre la durabilité du désherbage des betteraves, que ce soit pour les graminées ou pour les adventices dicotylédones. La pratique du binage est également une solution pour parfaire le désherbage. La réussite du désherbage passe par une observation des parcelles de betteraves mais aussi par une application de la bouillie en conditions poussantes et avec le matériel adapté.


Optimiser la lutte contre la cercosporiose

L’année 2023 a été marquée par une forte pression de la cercosporiose qui a entrainé la destruction totale du feuillage sur certaines parcelles. Les repousses de nouvelles feuilles ont été très pénalisantes pour la richesse en sucre et la productivité.

La tolérance variétale est le pilier de la lutte contre la cercosporiose. Il est impératif de choisir une variété tolérante à la cercosporiose pour les arrachages au-delà du 20 octobre. Ensuite, il est nécessaire de bien diagnostiquer la maladie dans la parcelle avant toute intervention. Lorsque la cercosporiose est présente et que les conditions climatiques sont favorables à son développement, l'ITB conseille d'intervenir avec des triazoles associées (SPYRALE 1 l/ha ou TIMBAL 0,8 l/ha + PASSERELLE 0,5 l/ha…) à pleine dose. L’ajout de l’AIRONE SC (produit à base de cuivre, sous réserve d’une dérogation d’utilisation pour 2024) à 2,75 l/ha dès la première application apporte un important gain d’efficacité, surtout en cas de forte pression comme en 2023.


La jaunisse et les résultats  du PNRI

Dès le printemps 2023, le renforcement de la vigilance au travers du réseau Alerte Pucerons avait pour objectif de maîtriser la jaunisse virale.

Dans plus de 90 % des parcelles, cet objectif est atteint. Seul, le département d’Eure-et-Loir est de nouveau confronté tardivement à la jaunisse virale, avec des symptômes qui apparaissent au 25 juin et une gravité qui augmente durant tout le mois de juillet. Face à cette situation répétitive, une analyse approfondie a été mise en place dès la période estivale. Elle est basée sur l'estimation de la jaunisse par satellite sur l'ensemble des parcelles du département, complétée par des enquêtes sur l'itinéraire cultural des agriculteurs.

Des mesures spécifiques d’accompagnement vont être proposées dès 2024. Elles découleront directement des travaux issus du PNRI et seront partagées par l’ensemble des acteurs des filières betteraves, industrielles et semencières qui cohabitent dans ces mêmes zones de production.

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Agrément conseil de l’ITB à l’utilisation des produits phytosanitaires n° 7500002.
Le portail EcophytoPIC recense les techniques alternatives à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.


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