L'étude a été menée pour tous les départements betteraviers de 2000 à 2023. Chaque situation (association d'un département et d'une année) est classée, à l'aide d'indicateurs de stress hydrique découpés par phases de développement de la plante. La classification met en évidence 4 groupes de profils hydriques différents :
Ces groupes sont décrits selon l'intensité et la précocité des stress hydriques. Le groupe vert présente un stress faible. Le groupe jaune un stress modéré. Le groupe orange a un profil particulier avec un manque d'eau précoce compensé en fin de campagne par un retour des pluies, il est décrit comme un stress précoce. Le groupe rouge présente un stress de forte intensité.
La répartition de ces groupes au sein des départements et des années a ensuite été analysée. Avant 2018, le groupe majoritaire est le stress hydrique de faible intensité représentant 47 % des situations tandis que le stress hydrique intense ne représente que 13 % des situations. À partir de 2018, la tendance s'inverse et le stress hydrique intense représente désormais 47 % des situations tandis que le stress hydrique de faible intensité ne représente plus que 18 % des situations.
Chaque département peut ensuite être plus finement caractérisé avec la proportion de chaque groupe de stress hydrique sur la période 2000-2023. La carte ci-dessous met en évidence une zone de préoccupation majeure du stress hydrique au sud-ouest de la zone d'étude. Cette zone présente de nombreux cas de stress hydrique intense, c'est également une zone dans laquelle les cultures de betterave sont souvent irriguées. La zone à l'est est également remarquée, le stress hydrique intense y progresse ces dernières années.
La classification des stress hydriques explique-t-elle les variations de rendements ?
Le lien entre le rendement racine (t/ha) départemental et les indicateurs de stress a été mis en évidence à l'aide d'un modèle PLS (Partial Least Square regression) pour lequel les variations des indicateurs expliquent 39 % des variations du rendement.
Ces résultats sont issus d'un travail mené à partir de données climatiques SAFRAN provenant de Météo France combinées à des données de réserve utile (RU) à l'échelle des départements pour obtenir des indicateurs dynamiques de stress hydrique. Les données de rendements racine (t/ha) à l'échelle des départements (AGRESTE) ont été utilisées afin d'étudier le lien entre le rendement et les indicateurs calculés.
Ces premiers travaux servent de préambule à l'étude du réseau d'essais de variétés en post-inscription. Pour cela, l'historique des essais va être utilisé pour classer chaque essai dans l'un des quatre profils identifiés. Ainsi, en observant la répartition des essais dans chaque profil, la question de la diversité des niveaux de stress hydrique au sein du réseau de post-inscription pourra être étudiée. Les résultats permettront à la fois de mieux caractériser les variétés selon le type de stress hydrique et d'optimiser le réseau pour une meilleure représentativité des différents stress.