VIGIBET a été mis en place dès 2010 en partenariat avec l’Union française des semenciers (UFS), Bayer puis Syngenta. Ce dispositif permet de suivre chaque année entre 30 et 50 parcelles réparties dans toutes les zones betteravières, du semis à la récolte. Afin d’évaluer la pression des bioagresseurs en l’absence de toute protection insecticide (ravageurs souterrains : atomaires, blaniules, tipules - pucerons verts et noirs - jaunisse), une zone de 2 à 3 ha sans traitement de semences et non traitée en végétation est insérée et observée par les délégations régionales dans chaque parcelle. Cette zone, même isolée dans un environnement largement protégé, donne des informations très intéressantes sur les risques potentiels en l’absence de toute protection insecticide. Les résultats sont utilisés pour étayer l’impact de l’arrêt de l’utilisation des néonicotinoïdes.
Les ravageurs souterrains sont présents chaque année dans 22 % des sites, mais leur pression est très variable d’une année à l’autre. Ainsi les tipules et les atomaires sont principalement observés, et dans une moindre mesure les blaniules et les taupins. 8 % des sites présentent 2 à 3 ravageurs souterrains, notamment des tipules ainsi que des atomaires et/ou des blaniules. Cependant, la surface parcellaire atteinte par les ravageurs souterrains est très variable, puisque les atomaires et les blaniules peuvent toucher jusqu’à 30 % de la surface, alors que les taupins et les tipules concernent moins de 10 % de la surface parcellaire. De plus, leur impact dans la parcelle est très différent, puisque les tipules et les taupins entraînent des pertes de pieds, alors que les atomaires ralentissent temporairement la végétation.
Ravageur souterrain | Fréquence de sites touchés | Gravité moyenne si touché |
Tipules | 9 % | 3 % |
Atomaires | 10 % | 30 % |
Blaniules | 3 % | 28 % |
Taupins | 2 % | 9 % |
La jaunisse est présente chaque année dans 36 % des sites, mais sa pression est très variable d’une année à l’autre, selon le niveau d'intensité dans les parcelles. Lorsque l’on caractérise la présence de jaunisse, on observe que la pression est plus importante à proximité des côtes maritimes, qui constituent donc les zones les plus exposées au risque jaunisse.